Deux surveillant d’un établissement de l’est de la France ont subi un chantage à l’emploi pour avoir dit « Starfu’Allah. » La directrice les a comparé à des « extrémistes religieux. »
C’est une histoire presque trop banale. Plus de deux ans après qu’un agent de sûreté de l’aéroport de Nice a été licencié pour avoir salué ses collègues d’un « Salam Alaikoum » — il avait ensuite gagné son procès et obtenu une réparation financière —, c’est au tour de deux surveillants d’un collège d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine de voir leurs emplois menacés. Leur tort ? Avoir lâché un « Starfu’Allah » lorsqu’une élève, en pleine crise de panique, s’est mise à hurler. Suite à cet épisode anecdotique, c’est un procès à charge auquel ont été confrontés les deux hommes, même s’ils sont aujourd’hui toujours en poste.
Comparés à des « extrémistes religieux »
Les deux surveillants, lorsqu’ils ont tenté de calmer la crise d’angoisse de l’élève, ont été surpris lorsqu’une de ses amies leur a avoué qu’elle voyait, pour ses crises, un imam. Ils ont alors alerté l’infirmière sur cette situation. Mais les surveillants n’imaginaient pas être convoqués, le lendemain, par la principale de l’établissement, qui leur a reproché, indique le Comité contre l’islamophobie en France, « d’avoir fait passer la religion avant l’avis médical » et d’avoir « récité des versets du Coran. » De plus, il leur est reproché d’avoir parlé arabe avec des élèves réfugiés politiques, comme l’avait proposé… le conseiller principal d’éducation « pour permettre à ces élèves d’avoir des repères. »
La direction de l’établissement aurait même qualifié les deux surveillants d’« extrémistes religieux. » Et leur aurait demandé de démissionner avant qu’un signalement ne soit effectué auprès de la préfecture. Un chantage qui ne passe pas… « Cette principale n’a aucun élément sérieux pour les congédier », affirme le CCIF, qui déplore des dérives « très graves. » « Nous pouvons craindre que dans ce contexte d’hystérie et de climat délétère sévissant dans notre pays depuis les attaques terroristes et les mesures d’état d’urgence qui ont suivi, des chantages à la radicalisation de la part des institutions se répètent », écrit le Comité dans un communiqué.