Ce mardi a eu lieu la rentrée scolaire au Swaziland. Avec une nouveauté de taille : seule la religion chrétienne sera, cette année, au programme officiel des écoles du pays. Le ministère de l’Education a décidé de supprimer toute référence de ses programmes au judaïsme et à l’Islam. « Les autres religions ne seront simplement plus enseignées au primaire et au secondaire. Chacun sera libre d’apprendre l’histoire d’autres religions à l’université », indique Pat Muir, un responsable du ministère. Dans ce petit pays africain, les musulmans représentent 10 % de la population, là où 90 % des Swazis sont chrétiens. La liberté de culte y est assurée par la Constitution. Mais visiblement, les autorités estime que parler d’autres religions que le christianisme à l’école évitera « la confusion » chez les jeunes Swazis.
Protéger les intérêts des Swazis
Cette décision est, selon les responsable chrétiens du pays, une bonne nouvelle. « Le christianisme est le socle sur lequel ce pays a été bâti. Il contribue positivement à l’éducation morale des enfants », indique par exemple Stephen Masila, président de la conférence des églises chrétiennes du pays. Du côté des responsables musulmans, en revanche, on goûte peu à cette mesure. « Que prévoit le gouvernement pour les enfants qui ne sont pas chrétiens ? », demande Sahid Matsebula, un musulman swazi, à l’AFP. Le ministère swazi de l’Education, en interdisant les références aux autres religions, répond favorablement aux propositions d’une commission d’enquête parlementaire, qui avait été lancée suite à des plaintes sur l’influence des immigrés musulmans et asiatiques. Avec un objectif : protéger les intérêts des Swazis au détriment des étrangers. Et des musulmans du pays par la même occasion.