Dimanche, le président tchadien Idriss Déby est arrivé pour une visite officielle en Israël. Une première concernant les relations entre le Tchad et l’Etat hébreu. Le chef de l’Etat a rencontré le Premier ministre Benyamin Netanyahu, à Jérusalem, alors que les relations diplomatiques entre les deux pays étaient rompues depuis environ quarante ans.
Une rencontre qui intervient un peu plus d’un an après le sommet avorté Israël-Afrique, qui devait sceller le rapprochement entre Israël et plusieurs pays africains. Mais l’Afrique du Sud et des pays du Maghreb avaient alors fait pression pour annuler cette rencontre.
Depuis les années 1980, Israël renoue petit à petit des relations avec les pays subsahariens. Parmi les premiers pays ayant accepté de renouer des relations avec l’Etat hébreu, la Côte d’Ivoire et le Cameroun, puis le Zaïre, le Liberia et le Togo jusqu’en 1987. Et depuis 2002, la dissolution de l’Organisation de l’unité africaine a permis à Israël d’accélérer les négociations avec les pays africains.
La venue d’Idriss Déby entre dans cette logique : Netanyahu espère ainsi briser la majorité anti-israélienne traditionnelle dans les organisations internationales à l’instar de l’ONU. Mais le Premier ministre israélien y va pas à pas : avant de compter sur des alliés africain, il espère une coopération sécuritaire entre son pays et le Tchad. Notamment concernant la lutte contre le terrorisme, « un objectif que nous avons en commun », a indiqué Netanyahu.
Le Tchad envoie ainsi un message positif à l’Etat hébreu : « Israël revient en Afrique et l’Afrique revient en Israël », a continué le Premier ministre, semble-t-il galvanisé par le fait que Déby ait accepté son invitation. Le président tchadien a assuré qu’il entrait « dans une nouvelle ère de coopération » avec Israël. Prochain objectif pour Netanyahu : draguer les pays arabes. Après Oman et alors qu’il se rapproche de l’Arabie saoudite, le Premier ministre a d’ores et déjà prévenu qu’« il y aura très bientôt d’autres visites dans des pays arabes. »