Salles de prière, hijabs fabriqués à partir de soie locale et même viande de baleine halal sont en train de faire leur apparition au Japon. Avec les Jeux Olympiques de 2020 comme objectif et ses milliers de visiteurs musulmans potentiels, le Japon se tourne vers le tourisme halal pour ne pas laisser passer cette manne.
Objectif : doubler le nombre de visiteurs musulmans
Le Japon s’est fixé l’objectif de doubler le nombre de touristes musulmans d’ici 2020. Pas facile pour un pays qui ne compte que 100 000 musulmans et qui n’est pas habitué à ces nouvelles coutumes.
« Les voyageurs musulmans ne sont pas à l’aise ici. Le gouvernement semble l’avoir compris. » dit Datuk Ibrahim Haji Ahmad Badawi, patron de l’entreprise agroalimentaire malaysienne Brahim, à l’AFP lors d’un récent séminaire sur le tourisme halal au Japon. L’année dernière, les séminaires de ce type furent organisés dans 20 régions au Japon afin d’expliquer aux hôteliers et aux restaurateurs comment répondre aux demandes des musulmans. Pour ce faire, la Chambre de commerce d’Osaka a même imprimé 5000 guides expliquant ce qui pouvait être servi et ce qui était interdit comme le porc ou l’alcool.
Parmi les nationalités convoitées, la Malaisie et la Thaïlande sont les premières, suivies de l’Indonésie – premier pays musulman au monde – et de la Chine. Le Japon essaie donc d’attirer une partie des voyageurs issus de l’Asie du Sud-Est. Avec 37% d’augmentation des touristes Indonésiens et un accroissement de 21% de Malaysiens, il semble que le pari soit gagné.
Tourisme halal Japon : les actions
De nombreux efforts sont en effet déployés pour attirer les musulmans du monde entier. Par exemple, les aéroports internationaux ont dédié des salles de prières aux fidèles. Ils pourront également acheter dans les boutiques des hijabs en soie. Pour les étudiants venus étudier au Japon, 19 universités proposent des menus adaptés aux musulmans.
Les restaurants s’adaptent également en proposant des menus traditionnels 100% halal. Principal problème pour les restaurateurs : l’approvisionnement en ingrédients halal. Pour faciliter leur préparation, les restaurateurs pourront compter sur l’organisme certificateur Japan Halal Association, fondé en 2010. Et si les touristes ne sont pas prêts à manger au Japon, les industriels proposent déjà des produits à l’export, comme la sauce soja halal ou même le riz halal.
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