Ce pays est, selon Donald Trump, le Mal. L’Iran a été l’un des principaux sujets du discours du président américain à Riyad. Alors qu’il avait pour objectif, selon un de ses proches collaborateurs, « d’unifier le monde musulman », Donald Trump a surtout divisé et pris une position très claire contre l’Iran, qui a accusé de propager « l’instabilité dans la région. » Selon le président américain, « tant que le régime iranien ne se montre pas disposé à être un partisan de la paix, toutes les nations (…) doivent collaborer pour l’isoler. » Un discours étonnant : alors que le royaume wahhabite a toujours été accusé de liens troubles avec Daesh, c’est l’Iran qui semble être dans le collimateur d’un Trump déterminé à stigmatiser l’Etat perse. Les Saoud ne pouvaient espérer meilleur allié pour contrer le pays qui est, selon eux, le « fer de lance du terrorisme mondial. »
Diviser pour mieux régner
Sauf que, il y a deux ans encore, le Congrès américain avait publié un rapport affirmant que Daesh recevait des transferts d’argent « conséquents » en provenance de donateurs privés du Qatar, du Koweït et… de l’Arabie Saoudite. Selon les experts, ils seraient d’ailleurs près de 2 500 combattants saoudiens à avoir garni les rangs de Daesh ces dernières années. Principalement des descendants de riches familles qui financent donc les combats. Pendant ce temps, l’Iran est sous la menace djihadiste. En mars dernier, dans une vidéo diffusée par l’Etat islamique, un combattant affirmait : « Nous conquerrons l’Iran et y restaurerons la nation sunnite telle qu’elle était avant. » Avec un tel discours que celui qu’il a prononcé à Riyad, Donald Trump a un peu plus divisé Sunnites et Chiites. Pour le grand plaisir d’Israël, qu’il a ensuite rallié. Le président israélien, Reuven Rivlin, il faut « être sûr que l’Iran soit loin, loin de nos frontières (d’Israël), loin de la Syrie, loin du Liban. » Pour Trump, l’Iran doit être une « cause commune » pour les pays arabes et Israël. Et pour mettre en place cette union de circonstance, le président américain a trouvé sur qui taper : l’Iran. Diviser pour mieux régner…