Mise en ligne ce dimanche, une vidéo montrant des noctambules qui dansent sur de la musique techno, mixée avec un appel à la prière, est devenue virale sur les réseaux sociaux et a suscité de violentes polémiques. Dans le cadre de la deuxième édition du festival de musique Orbit, deux DJ européens avaient été invités pour officier, ce vendredi 31 mars, au Guitoune, une célèbre boîte de nuit de la ville balnéaire et touristique de Hammamet, du gouvernorat de Nabeul. Le DJ anglais, Dax J, a joué un de ces remix qui a déclenché une vive controverse et divisé les Tunisiens en deux catégories : ceux qui ne considèrent pas cette musique comme offensante et ceux qui s’en sont indignés.
Un acte blasphématoire
« Après confirmation des faits, nous avons décidé la fermeture de cette boîte de nuit et ce, jusqu’à nouvel ordre », a déclaré à l’AFP le gouverneur de Nabeul, Mnaouar Ouertani. Une enquête a été ouverte et le gérant des lieux a été placé en garde à vue pour « atteinte aux bonnes mœurs et outrage public à la pudeur ». « Nous ne permettons pas l’atteinte aux sentiments religieux et au sacré », a ajouté Mnaouar Ouertani en guise d’explication. Les organisateurs de l’Orbit Festival ont formellement présenté leurs excusés hier, lundi, jour de fermeture du Guitoune, sur la page Facebook de leur événement. Ils ont néanmoins précisé qu’ils ne seront pas tenus responsables pour la diffusion du morceau de musique en lui-même. L’organisatrice de l’événement a déclaré pour sa part que « le DJ « Dax J » est anglais et a joué ce titre récemment en Europe aussi, sans réaliser que cela pouvait offenser le public d’un pays musulman comme le nôtre”. L’artiste anglais s’est par ailleurs excusé sur sa page Facebook, avant de la supprimer suite à la réception de plusieurs menaces de mort.