M. Karoui, fondateur d’une chaîne de télévision émettant sans licence et poursuivi depuis 2017 pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, a été placé en détention préventive le 23 août. Toutes les demandes de libération ont été rejetées jusque-là.
La décision attendue vendredi dernier, puis repoussée à mercredi en raison officiellement d’une grève des magistrats, devrait finalement être rendue mardi par la chambre d’accusation de la cour d’appel, a indiqué à l’AFP Me Imed Ben Hlima.
La candidature M. Karoui a été validée par l’Isie, l’instance chargée d’organiser les élections, même s’il est en prison. Il a fait campagne par l’intermédiaire de la chaîne de télévision qu’il a fondée, Nessma, et de son épouse Salwa Smaoui.
A l’issue du premier tour du scrutin le 15 septembre, un universitaire sans parti, Kais Saied, est arrivé en tête du premier tour avec 18,4% des voix, devant M. Karoui qui a rassemblé 15,58%.
Le parti de M. Karoui, mais aussi son adversaire et nombre d’autres hommes politiques, ainsi que l’Isie et des observateurs internationaux ont appelé à ce que le candidat incarcéré puisse faire campagne de façon équitable.
S’il n’est pas autorisé à faire campagne, « il est possible que l’intégralité du processus électoral soit contestée », a avertit le président de l’Isie Nabil Baffoun dans un entretien à France 24 vendredi.
Si le parquet considère les soupçons « solides », l’arrestation de M. Karoui 10 jours avant le début de la campagne, avait suscité des interrogations sur une instrumentalisation de la justice par le politique. M. Karoui a accusé le Premier ministre Youssef Chahed, son rival au premier tour de la présidentielle, qui a démenti toute intervention.