A l’occasion de Roch Hachana, le nouvel an juif, le Premier ministre Edouard Philippe s’est rendu dans la synagogue parisienne de la rue Buffault. Il répondait ainsi à l’invitation du Consistoire central. Devant près de 700 personnes, le Premier ministre a tenu à être présent pour présenter ses vœux à la communauté juive. Avant que le grand rabbin de France Haïm Korsia ne conclue cette cérémonie par la « prière pour la République française », le Premier ministre a tenu à livrer sa vision de la laïcité. Au nom d’Emmanuel Macron, le Premier ministre a notamment tenu à rappeler la « neutralité » des pouvoirs publics face aux religions qui n’est, a-t-il dit, « ni défiance, ni offense, ni encore moins indifférence. » Il a notamment, sans le dire, rappelé qu’il ne comptait pas interdire le port de signes religieux dans l’espace public. « Aucun porteur de kippa n’a jamais menacé l’ordre public. Aucun étudiant ne devrait avoir à choisir entre sa foi et son avenir universitaire », a indiqué Philippe Edouard, assurant qu’il ne voyait pas, par exemple, « ce qui empêche de faire en sorte que le calendrier des examens permette à un lycéen ou à un étudiant de vivre sa foi tout en poursuivant ses études », notamment au moment du shabbat. Edouard Philippe, enfin, a tenu à rassurer sur l’abattage rituel, qui ne sera pas remis en cause, assure-t-il.
Edouard Philippe monte les juifs contre les musulmans
Mais au moment de parler d’antisémitisme, Edouard Philippe a indiqué que la baisse des actes antijuifs en 2016 ne devait pas faire oublier la « banalisation de l’antisémitisme et de sa forme réinventée (…) qu’est l’antisionisme. » Une drôle de sortie qui ressemble étrangement à une déclaration de Manuel Valls, reprise ensuite par Emmanuel Macron. L’ex-Premier ministre socialiste était d’ailleurs aux côtés d’Edouard Philippe. « La présence du pompier pyromane déchu Manuel Valls au côté du Premier ministre » a, affirme l’Union juive française pour la paix, donné le ton. « C’est avec l’air grave qu’il est coutume d’emprunter, et non sans une certaine verve lyrique, qu’Edouard Philippe compara l’antisémitisme à ‘une bête qui emprunte à la fois à l’hydre et au phénix’ », écrit l’UJFP dans un communiqué. L’organisation dénonce le fait que le Premier ministre actuel ait lié l’antisémitisme et « l’ultraviolence du terrorisme islamiste. » L’Union juive déplore le fait qu’Edouard Philippe tente « de monter les juifs contre les musulmans et d’absoudre par son silence l’extrême-droite antisémite. » Lors de Roch Hachana, Edouard Philippe a fait du Manuel Valls. Ce qui ne laisse rien augurer de bon.