Les musulmans se mettent trop en avant. C’est ce que pensent 55 % des Français, selon un sondage Odoxa publié dimanche. Si les musulmans réclameraient plus volontiers un droit à l’indifférence par les temps qui courent, ils peuvent cependant compter sur la bienveillance des politiques pour leur rappeler qu’ils seront toujours vus comme des musulmans et non comme de simples Français – ce qu’ils sont pourtant –, notamment à l’approche d’échéances électorales.
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— 1001portails.com (@1001portails) June 23, 2015
La preuve avec cette petite phrase de Manuel Valls, lundi, alors qu’il concluait un colloque sur l’Islam à l’Assemblée nationale. Tout en faisant mine de le regretter, le Premier ministre a lâché que « l’Islam sera un enjeu électoral en 2017. » Et la campagne a semble-t-il déjà commencé. Entre le nouveau parti de Nicolas Sarkozy, Les Républicains, qui organisait une réunion à huis clos sur l’Islam et le PS et son colloque ouvert au public, les musulmans sont devenus plus qu’un simple enjeu électoral : ils sont une obsession pour les politiques.
Manuel Valls admet un « paradoxe »
Et si certaines intentions peuvent paraître louables – Jean Glavany dit vouloir « tirer vers le haut » l’instance de dialogue avec l’Islam, mise en place, lundi dernier, au ministère de l’Intérieur –, certains dirigeants tentent tant bien que mal de modeler l’Islam en France comme ils le souhaitent. Le philosophe Abdennour Bidar, par exemple, regrette que l’instance ne « s’occupe que de l’organisation du culte. » Chez les socialistes, la laïcité n’a pas droit de cité.
La conclusion revient d’ailleurs à Manuel Valls qui indique qu’il y a « un paradoxe à ce que le gouvernement traite ce dossier et en même temps dise que c’est à l’Islam de s’organiser. » Une phrase qui résume à elle seule le bourbier dans lequel se sont enlisés les politiques en pointant du doigt l’Islam, qui fonctionnerait très bien sans l’intervention du gouvernement dans un pays censé être laïque depuis 1905.
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