Appelé à s’exprimer ce matin sur le burkini et sur le voile, Manuel Valls a clairement affirmé que le problème du port de signes religieux ne concernait que l’Islam.
En 2012, le Premier ministre expliquait, dans un discours fort, que les juifs de France « peuvent porter avec fierté leur kippa. » Quatre ans plus tard, Manuel Valls explique que le voile est « identitaire », « politique » et qu’il « vise à nier » la femme. Un changement de cap dans sa conception de la laïcité ? Pas vraiment. S’il ne l’avait jamais évoqué clairement, le Premier ministre a avoué ce matin que seul l’Islam le gênait. Interrogé par Jean-Jacques Bourdin, Manuel Valls a affirmé à propos du port de signes religieux dans l’espace public : « Ne soyons pas hypocrites, la question porte d’abord sur l’Islam. »
Les arrêtés anti-burkini ne représentent « pas une dérive »
Confirmant son soutien au maires ayant posé un arrêté municipal anti-burkini, le Premier ministre a affirmé que le burkini était « un signe de prosélytisme religieux qui enferme la femme. » Certes, il a appelé au « discernement » et à la « lucidité » les policiers municipaux, qui ont verbalisé ces derniers jours des femmes voilées sur les plages de la Côte d’Azur. Mais Manuel Valls n’en démord pas : le voile, la burqa et le burkini sont des « signes de revendication qui visent à faire reculer la République dans l’espace public », a-t-il assuré, ajoutant que « le voile est un signe négatif pour les femmes. » A propos de sa ministre de l’Education, qui voyait dans les arrêtés municipaux une dérive, il a répondu : « Je ne suis pas d’accord, ce n’est pas une dérive. » En 2015, le Premier ministre prédisait que l’Islam serait « un enjeu électoral en 2017. » Nul doute qu’il devrait donc continuer à évoquer le sujet jusqu’en mai prochain pour éviter une déroute de la gauche en 2017. « Il y a un risque réel, aujourd’hui la gauche est éliminée dans les sondages », s’inquiète-t-il. Avec son soutien aux textes anti-voile, nul doute que la gauche pourrait bien remonter dans les sondages…