Pour un poste dans le gouvernement d’Edouard Philippe, il faut parfois s’asseoir sur ses convictions. Marlène Schiappa, la nouvelle Secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, en est la preuve vivante. Elle qui estimait, en 2014, qu’« interdire le voile à l’école est contraire à la loi de 1905 », est revenue vendredi sur ses propos publiés dans une tribune sur le Huffington Post. Dans une interview pour le magazine féminin Elle, Marlène Schiappa se dit finalement « pour l’application de la loi en vigueur sur le port du voile à l’école ». Il n’est, précise la secrétaire d’Etat, « pas envisageable que des collégiennes ou lycéennes portent le voile au sein de l’école ». Une position qui n’était pas la sienne à l’époque, mais que la secrétaire d’Etat calque sur celle d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe, le Premier ministre fraîchement nommé.
En revanche, alors qu’elle assurait il y a trois ans qu’« interdire aux femmes voilées d’accompagner les sorties scolaires de leurs enfants relève ni plus ni moins de l’islamophobie », la secrétaire d’Etat campe aujourd’hui sur sa position. Même si elle n’emploie plus le mot « islamophobie » — ce qui lui avait été reproché. Pour Marlène Schiappa, une telle interdiction « empêcherait beaucoup de mères d’assister aux réunions parents-profs ou de s’investir comme parents d’élèves ». Marlène Schiappa tient également à ajouter que « le voile est interdit pour les personnes représentant l’Etat ». Une précision faite, ajoute-t-elle, pour les fonctionnaires qui ne peuvent pas « porter un signe religieux ». Et la secrétaire d’Etat de conclure que la loi de 1905, contrairement à ce que beaucoup disent, permet de porter le voile dans la rue. « C’est votre choix », indique Marlène Schiappa.