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Yann Moix, du négationnisme à la défense inconditionnelle de BHL

« J’assume, j’endosse tout. Ce que j’ai fait à l’époque avec 3 ou 4 cons, on était des types complètement paumés » : une nouvelle fois dans la tourmente, le romancier primé et habitué des plateaux de télévision a été contraint mercredi, dans le quotidien Libération, d’avouer qu’il avait été l’auteur dans sa jeunesse non seulement de caricatures antisémites, mais également de textes négationnistes.

Peu avant, le magazine d’actualité L’Express avait révélé que « le romancier n’a pas seulement dessiné des caricatures antisémites », comme il l’avait dans un premier temps avoué, mais a « également écrit des textes négationnistes ». « Yann Moix a menti », écrivait l’hebdomadaire mardi soir sur son site internet.

« Ces textes et ces dessins sont antisémites, mais je ne suis pas antisémite », reconnaît finalement Yann Moix dans Libération. « Aujourd’hui, l’homme que je suis en a honte », se défend l’écrivain qui se présente comme « le meilleur défenseur du judaïsme ».

« L’âge de 20 ans, c’est fait pour se tromper. Aujourd’hui, alors que ces dessins, ces textes sont ressortis, je me sens libre. Libéré de cette épée de Damoclès avec laquelle je vivais depuis trente ans. Je vais pouvoir continuer mon travail l’esprit dégagé », explique-t-il.

« Les camps de concentration n’ont jamais existé », écrit notamment l’écrivain dans un manuscrit daté des années 1989 et 1990, dont L’Express publie des extraits.

Coup d’éclat permanent

Yann Moix, aujourd’hui proche de l’intellectuel Bernard-Henry Levy et défenseur inconditionnel d’Israël, avait déjà été critiqué pour avoir fréquenté le sulfureux écrivain Marc-Edouard Nabe (avec lequel il raconte avoir rompu en 2007) et l’historien négationniste Paul-Eric Blanrue. Sur internet, des photos circulent de l’écrivain en compagnie de Dieudonné, humoriste aux sorties antisémites, ou de l’essayiste d’extrême droite Alain Soral.

Depuis plusieurs jours, l’écrivain est déjà au centre d’une autre polémique, familiale cette fois, avec la sortie de son roman « Orléans », où il assure avoir été un « enfant battu » par son père.

« Une pure affabulation », a répondu ce dernier, José, qui ne reconnaît qu’une correction bien méritée, « comme cette fois où Yann a tenté de défenestrer son frère du premier étage (…) ou quand il a mis la tête d’Alexandre (son frère) dans les WC et a tiré la chasse d’eau ».

Dimanche, Alexandre, le frère de Yann Moix, a lui aussi fermement contesté les allégations de l’écrivain, assurant que c’était lui le bourreau et l’accusant de « sacrifier la réalité sur l’autel de ses ambitions littéraires ».

Yann Moix, auteur au coup d’éclat permanent, romancier, réalisateur et ex-chroniqueur à la télé, aime être en pleine lumière, quitte à sombrer dans l’outrance et se faire détester.

Il a notamment multiplié les déclarations radicales contre les « violences » proférées par ces « flics qui chient dans leur froc ». Sur l’émission télévisée populaire « On n’est pas couché », il fait figure de « tête à clash ».

Il a connu le succès dès son premier livre, « Jubilations vers le ciel » qu’il publie à 28 ans. Cette histoire d’amour aux scènes de sexe cru lui vaut le Goncourt du premier roman en 1996. Au cinéma, son « Podium » (2002), avec le Belge Benoît Poelvoorde, est un franc succès. En 2004, il publie « Partouz », roman dans lequel il lie les attentats du 11 septembre à la frustration sexuelle des jihadistes.

Ses détracteurs soulignent le sens du marketing de l’écrivain, dont les polémiques opportunes font toujours parler de lui au moment de la sortie de ses livres. C’est ainsi en janvier dernier, quand paraît son roman « Rompre », que l’écrivain souligne qu’il est « incapable d’aimer » une femme âgée de 50 ans provoquant un déluge de réactions sur les réseaux sociaux.

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