jeudi 31 octobre 2024
11.3 C
Paris

Au Yémen, les parlementaires français jouent la partition saoudienne

Le voyage devait être tenu secret. Cinq membres du Sénat et un député français se sont rendus au Yémen incognito. Sauf que l’un d’eux n’a pas résisté à l’envie de partager les photos de ce séjour qui fait déjà polémique. Car cette visite de parlementaires français a été « orchestrée par Riyad avec l’aval du Quai d’Orsay », précise Le Point, qui révèle l’information.

Un point de vue saoudien du conflit au Yémen

Le sénateur Hervé Maurey a raconté ses vingt-quatre heures passées dans ce pays en guerre. « Le Yémen connaît l’un des des plus grands drames humanitaires actuels », écrit le parlementaire, avant de dénoncer « les autorités locales et militaires » qui enrôlent des enfants dans leurs « milices. »

Un post dans lequel le sénateur épargne Riyad, à la tête d’une coalition qui a déjà tué au moins 10 000 civils houthis, dont de nombreuses femmes et des enfants, selon le Centre des droits et du développement yéménite.

Mais que sont venus faire les parlementaires au Yémen ? Selon Le Point, c’est l’Arabie Saoudite, à la tête de la coalition qui bombarde de Yémen, qui a organisé et financé leur voyage. Au magazine, Nathalie Goulet, qui est à l’origine du déplacement, assure  qu’elle n’a « pas eu de rendez-vous avec les autorités saoudiennes » et indique n’être passée par l’Arabie Saoudite que « pour prendre un avion militaire de la coalition et nous rendre à Marib, ville du centre du Yémen, qui était l’objectif du voyage. »

Sauf que le compte Twitter de l’ambassade de France à Riyad annonce l’inverse : « La délégation aura de nombreuses réunions pendant sa présence dans le royaume », peut-on lire sur un post daté du 25 mai.

« Nous ne sommes pas là pour être les idiots utiles de l’Arabie saoudite »

Pour Fabien Gouttefarde, député LREM et président du groupe d’amitié France-Yémen à l’Assemblée lui aussi du voyage, cette invitation par la coalition saoudienne était au contraire une « opportunité de voir une partie de la réalité de ce conflit. » Une partie seulement car le groupe était évidemment encadré par des officiels saoudiens. « Nous ne sommes pas là pour faire la publicité ou être les idiots utiles de l’Arabie saoudite », affirme cependant Fabien Gouttefarde.

Mais ce voyage de parlementaires en Arabie Saoudite puis au Yémen pose tout de même question : les élus français peuvent-ils relayer la propagande du royaume sans discernement ? Nathalie Goulet se dédouane en rappelant que « tout s’est organisé en accord avec le Quai d’Orsay pour préparer la grande conférence humanitaire sur le Yémen voulue par le président Macron. » Le Quai d’Orsay, lui, a préféré laisser les parlementaires se dépatouiller avec la polémique sans intervenir, tant ce voyage payé par MBS sent le soufre. Quant au royaume wahhabite, son but est atteint : les parlementaires ont relayé ses informations sans se rendre compte de la complexité d’un conflit qui dure depuis plusieurs années maintenant.

Actualités en direct

Pourquoi de nombreux musulmans hautement qualifiés choisissent-ils de quitter la France ?

L'étude "La France, tu l’aimes mais tu la quittes"...

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Les brèves

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Israël : la fin de l’impunité ?

Des juges britanniques demandent au Premier ministre Sunak de stopper la vente d'armes à Israël et lui suggèrent de sanctionner les responsables israéliens.

Espagne : vers la reconnaissance de l’Etat palestinien

Le gouvernement espagnol veut reconnaître l'Etat palestinien avant l'été. L'annonce est prévue pour le 9 juin.

Sur fond de génocide en Palestine, l’iftar de la Maison-Blanche annulé

Les invités de l'iftar de la Maison-Blanche ont refusé de rompre le jeûne avec le président Biden qui doit, selon eux, revoir sa position sur Israël.

Editoriaux

Nos Categories