Les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite se livrent une bataille psychologique. Les premiers vont voter une loi qui met en péril l’image des seconds.
Ce mardi 17 mai, le Sénat américain a adopté une proposition de loi qui autoriserait des victimes des attaques du 11 septembre 2001 à poursuivre… l’Arabie saoudite. Des victimes qui pourraient alors demander réparation au royaume saoudien pour son rôle supposé dans les attentats de 2001. Si ce projet de loi est controversé, la Chambre des représentants va maintenant devoir statuer. Mais rien ne semble freiner l’adoption prochaine de cette loi. Barack Obama a cependant annoncé qu’il mettrait son veto. Il faut dire que cette loi risquerait bien de brouiller Saoudiens et Américains. Car si 15 des 19 pirates de l’air ayant participé aux attaques aériennes étaient saoudiens, l’Arabie Saoudite a toujours nié son implication dans les attentats.
L’Arabie Saoudite menace, le Trésor américain répond
Malgré tout, la diplomatie saoudienne menace les Etats-Unis… Si la loi est adoptée, prévient-on dans le royaume, 750 milliards de dollars en bons du Trésor américain seront vendu, ainsi que d’autres actifs américains. Sauf que le Trésor américain a publié le montant des treasuries détenus par l’Arabie Saoudite. Et celui-ci s’élève en réalité à… 117 milliards de dollars. Pas de quoi faire vaciller les Etats-Unis, donc, en cas de revente des bons du Trésor. Surtout que cette opération mettrait également en péril le royaume saoudien, déjà confronté à une énorme baisse de ses revenus pétroliers. C’est donc pour le moment une simple guerre des nerfs qui se joue entre USA et Arabie Saoudite.
Du côté américain, on assure ne pas prendre en compte les risques de brouille diplomatique avec les Saoudiens. « Notre inquiétude par rapport à cette loi n’est pas liée à son impact sur nos relations avec un pays en particulier, elle est liée à un principe important du droit international : l’immunité des Etats », indique Josh Earnest, porte-parole de l’exécutif américain. Si la tension continue à grimper entre les deux pays, Washington pourrait bien publier une partie encore classée du rapport de la commission d’enquête américaine sur le 11 Septembre. Celle-ci évoquerait le rôle de certains gouvernements étrangers dans les attaques. Un moyen de pression sur l’Arabie Saoudite.