Crise de confiance au sein du gouvernement israélien. Le ministre israélien de la Défense vient de faire ses bagages, en raison d’un conflit avec le Premier ministre Netanyahu.
« J’ai informé le premier ministre ce matin qu’en raison de sa conduite dans les derniers développements et du manque de confiance en lui, je démissionnais du gouvernement et de la Knesset pour prendre du temps en retrait de la vie politique. » C’est par ces mots que Moshe Ya’alon, ministre israélien de la Défense, a quitté ses fonctions. Ya’alon était pourtant le successeur désigné de Netanyahu à la tête du Likoud. Mais l’électorat du parti lui reproche d’avoir viré un peu trop à gauche. On lui reproche notamment d’avoir minimisé la question des tunnels souterrains.
Netanyahu, à droite toute
Pendant ce temps, le Premier ministre israélien négocie avec la droite encore plus dure que celle qu’il défend. Ce dernier aurait, il y a quelques jours, envisagé de donner le portefeuille de la Défense à Avigdor Lieberman. Entre Lieberman et Netanyahu, ce n’est pourtant pas vraiment le grand amour. Le premier a notamment traité le second de « menteur » et de « charlatan. » Mais le Premier ministre est obligé de négocier avec le parti Israël Beiteinou, encore plus à droite que le Likoud, pour assoir une majorité solide à la Knesset.
Déçu par son chef du gouvernement, Ya’alon s’en va donc. Après avoir combattu « les manifestations d’extrémisme, de violence et de racisme dans la société israélienne », dit-il. Mais le ministre de la Défense sortant est surtout connu pour avoir déclaré : « En Syrie, entre Daesh et l’Iran, je choisis Daesh, ils sont bien moins puissants. » Une phrase qui, à l’époque, avait fait polémique. Moshe Ya’alon a toujours rappelé que « le régime iranien est le plus grand ennemi d’Israël » et lui avait « déclaré la guerre. » En cause, le problème du Golan, menacé par le Hezbollah.
Son ennemi n’est pas l’Iran, mais Netanyahu
Ya’alon n’a également pas hésité, pendant ces derniers mois à la tête du ministère de la Défense, à critique les autorités internationales. « L’Occident refuse de regarder le problème en face. Evidemment, tous les musulmans ne sont pas des terroristes. En revanche, la majorité des terroristes sont musulmans », avait-il déclaré, ajoutant que « l’Occident continue de parler sans cesse d’Israël alors qu’il a une crise migratoire sur les bras. » Finalement, alors qu’il était certain d’avoir comme seul ennemi l’Iran, Ya’alon vient de remarquer qu’au sein même de son parti, Netanyahu était le plus apte à lui planter un couteau dans le dos.