Selon l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes, trente des quatre-vingt-quatre victimes de la tuerie du 14 juillet à Nice étaient des musulmans.
La communauté musulmane de Nice est endeuillée. Si de nombreux amalgames sont aujourd’hui faits par des dirigeants politiques qui estiment encore que l’acte d’un homme dépressif est à imputer à la religion musulmane, La Croix indique que plus du tiers des victimes de l’attaque du 14 juillet à Nice — une trentaine de personnes sur les quatre-vingt-quatre recensées à ce jour — étaient des musulmans. Parmi elles, Fatima Charrihi, la première victime du chauffeur du camion. Tout un symbole : alors que l’attaque a été revendiquée par Daesh, Fatima Charrihi « portait le voile » et « pratiquait un Islam du juste milieu, un vrai Islam », selon son fils, qui décrit une « maman extraordinaire ». Le président de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes et imam de Nice, Otmane Aïssaoui, a lui aussi rendu hommage à cette « fidèle » de sa mosquée.
L’Union des musulmans veut « déconstruire la haine »
Parmi les victimes de cet acte perpétré par Mohamed Lahouaiej Bouhlel, des Français mais aussi des Marocains, des Tunisiens ou des Algériens, enfants ou adultes. Otmane Aïssaoui a aidé les familles à « organiser le rapatriement des corps ». Quant à l’imam de Nice, Sami Boubakri, il rappelle qu’une « cellule de permanence pour aider les gens 24 heures sur 24 » a été mise en place et appelle aux dons de sang. « Il faut aller dans les centres de don du sang et aider toutes les familles, musulmanes ou non musulmanes », explique-t-il. Malgré ce lourd tribut payé par la communauté musulmane, de nombreux amalgames sont encore établis. D’où la volonté du président de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes de lancer, à la rentrée prochaine, des « assises de réflexion et d’action » dans les écoles et les quartiers pour, dit-il, « déconstruire la haine » née des différents attentats perpétrés en France.