Lundi dernier, Ayham Sabah a été condamné à trente-cinq ans de prison ferme par un tribunal militaire israélien. La Commission des prisonniers palestiniens indique qu’il devra aussi payer une amende de plus d’un million de shekels, soit environ 300 000 euros. Rien d’anormal sur le territoire de « la plus grande démocratie du Proche-Orient ». Sauf que la condamnation de Sabah fait logiquement polémique, celui-ci n’étant âgé que de 17 ans.
Le jeune garçon, vivant dans le camp de réfugiés de Qalandiya, au nord d’El-Qods, est accusé d’avoir poignardé des Israéliens deux ans plus tôt — il avait donc 15 ans —, avec un autre garçon âgé, lui, de 14 ans au moment des faits. Ce dernier été mort alors qu’Ayham Sabah avait été grièvement blessé avant de s’en sortir.
Il s’agit, selon la Commission des prisonniers, d’une condamnation « sévère » et « injuste. » Selon l’organisation, ils seraient plus de 900 enfants palestiniens âgés de moins de 18 ans à avoir été interpellés par les forces d’occupation israélienne depuis le début de l’année 2018. Rien que depuis 2000, « les forces d’occupation, les gardes de sécurité et les colons israéliens ont tué plus de 2 070 enfants palestiniens », indique par ailleurs le mouvement de défense des enfants.
En août 2016, une loi avait permis de passer la limite d’âge d’emprisonnement des mineurs en Israël de 14 ans à 12 ans. Mais en réalité, cette limite d’âge ne concerne pas les Palestiniens de Cisjordanie, qui ne sont pas soumis aux textes de loi habituels mais à la loi militaire. Or, pour cette dernière, il n’existe aucune limite d’âge pour être condamné. En juillet 2016, un jeune Palestinien de 14 ans avait écopé de six ans et demi de prison pour avoir attaqué un garde israélien avec son cousin de 12 ans.