Est-il autorisé, en Islam, de fêter Noël et le Nouvel an ? La question se pose chaque année à la même période mais plus encore cette année en Algérie, où des islamistes exhortent leurs compatriotes à ne pas célébrer le Nouvel an universel ou même le Nouvel an berbère, Yennayer, qui a lieu le 12 janvier prochain.
Des islamistes qui considèrent que célébrer Noël, le Nouvel an mais aussi des fêtes célébrées par les musulmans — comme la naissance du prophète Mohammed — est péché. Une campagne qui s’illustre par des affiches, collées devant différentes mosquées, qui demandent à la population de « boycotter la célébration des fêtes des mécréants. »
Depuis plusieurs années, le gouvernement s’oppose au wahhabisme. On se souvient que les propos du cheikh salafiste algérien Mohamed Ali Ferkous avaient provoqué un tollé et une réaction officielle du ministre des Affaires religieuses. Là encore, les wahhabites tentent d’imposer leur point de vue, notamment en allant à la rencontre des fidèles dans plusieurs villes, dont Alger.
Pour contrer le discours des prosélytes anti-Noël et anti-Nouvel an, le président algérien avait annoncé l’an dernier sa décision de rentre chômé et payé le jour de Yennayer, tout comme le 1er janvier. Le 25 décembre, la ministre de l’Education, Nouria Benghebrit, a demandé à toutes les directions de wilayas de préparer des festivités pour Yennayer 2019 dans les écoles.