A onze mois de la présidentielle française, Alain Juppé, le favori des sondages, précise son rapport à l’Islam sur TF1.
Invité de la nouvelle émission politique de TF1, le maire de Bordeaux s’est exprimé une heure durant. Entre fausses confessions intimes, afin de rendre humain l’animal à sang froid, et propos sur l’économie, le septuagénaire a abordé le sujet de l’Islam puis l’a complété sur son blog. En partisan d’une « France apaisée », l’ancien premier ministre de Jacques Chirac estime que « nous devons nous montrer intraitables avec toutes les formes de radicalisation des esprits qui menacent notre civilisation. » L’édile prône l’intégration là ou le président des Républicains veut imposer l’assimilation. Il ne s’agit plus d’un différend idéologique entre les deux hommes mais d’une discorde. Quand Sarkozy vante « la France, pays des églises et des abbayes », Juppé prône une « identité qui ne rime pas avec exclusion ou refus de l’autre ».
L’Islam, sujet numéro 1 de la campagne ?
Après Manuel Valls, estimant que « les questions identitaires seront au cœur des débats », Nicolas Sarkozy qui consacre des meetings entiers à cette question, Alain Juppé affirme une ligne plus ouverte, vantant « la diversité française qui remonte à loin ». Une ligne plus difficile à expliquer en quelques punchlines. Dans un contexte politique abrasif où le Front National n’a même plus besoin de lever le petit doigt idéologique, Juppé veut s’imposer avec un modèle « tolérant » mais impitoyable avec les dérives radicales. Est-ce audible dans la France de 2016 ? L’audience de « Vie Politique » a plafonné à 1,8 million de téléspectateurs. Un faible score qui peut s’expliquer par la concurrence de l’Euro de football. Mais pas que. Juppé a dénoncé les réseaux sociaux qui encouragent les pires débordements. On le surnomme « Ali Juppé » ou « le Grand Mufti de Bordeaux » dans la fachosphère.