Dans une ambiance largement hostile à l’Islam, Les Républicains pensent déjà à la primaire en vue de la présidentielle. Parmi les candidats, Alain Juppé rejette l’idée de se focaliser sur la communauté musulmane.
En France, si les propos islamophobes sont légion chez les membres du parti Les Républicains, certains discours détonnent. Si Nathalie Kosciusko-Morizet avait osé s’élever contre l’obsession du patron du parti quant à la tenue d’une convention sur l’Islam – « Je trouve qu’avoir l’air de dire que le premier sujet pour cette formation politique, c’est l’islam et la République, c’est une mauvaise idée », avait déclaré l’ex-candidate à la mairie de Paris –, Alain Juppé est, lui, certainement en train de gagner les voix d’une partie de la communauté musulmane en vue de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, en militant contre le rejet du musulman en France.
« Je veux éviter les amalgames »
L’ancien Premier ministre répond à une interview au Monde, alors qu’est sorti son livre dévoilant son programme pour l’éducation, « Mes chemins pour l’école. » Dans cet entretien, Alain Juppé revient sur la question de l’Islam et fait un pied de nez au reste de la classe politique qui assure que l’Islam sera un enjeu électoral en 2017. « Je veux simplement éviter les amalgames car je suis préoccupé par la globalisation du rejet de l’islam », affirme le maire de Bordeaux, pour qui « il faut lutter pied à pied. » Bien qu’il tombe dans le panneau du « Not in my name », en expliquant que les musulmans « doivent monter au créneau, dire que le djihadisme n’est pas leur religion, que l’islam, ce n’est pas la mort. »
Mais sur la question de l’Islam, Alain Juppé refuse surtout de faire le lit du Front national. « Je ne néglige ni ma droite ni ces sujets », assure l’homme politique, qui affirme être « un homme de droite non sectaire qui veut éviter les clivages inutiles, les polémiques qui s’embrasent et créent beaucoup de dégâts dans un flot d’informations en continu. » Pour Alain Juppé, l’heure n’est plus à l’islamophobie, alimentée par certains personnages politiques et médias : « Je veux me consacrer à l’essentiel et rechercher ce qui rassemble plutôt que ce qui divise. »
Alain Juppé : « Oui, j’ai envie d’être aimé » (ici)