La vidéo avait, à l’époque, fait le buzz. Zvika Klein, un Israélien, s’était promené en kippa dans Paris et sa banlieue, avec une caméra cachée. Une vidéo condensée qui rapportait un flot d’insultes et qui prouvait que l’antisémitisme en France existe plus qu’on ne le croit. Sauf que le journaliste en question avait été porte-parole de l’armée israélienne et que le public avait remis en doute le montage à charge.
Alors, pour y répondre – et surtout pour vérifier que Zvika Klein disait vrai –, un journaliste de l’émission « Envoyé Spécial » a tenté lui aussi l’expérience. La même kippa, une caméra et les mêmes quartiers… Clichy, La Courneuve, Vénissieux : le journaliste se promène la nuit, même à Barbès. Et, ô surprise, le faux juif se fait inviter à boire un verre par un groupe de jeunes, discute avec des musulmans qui lui indiquent que « chacun fait ce qu’il a envie, chacun sa religion. »
La manipulation démontée
Quel est l’objectif de cette vidéo ? Si, sur les réseaux sociaux, certains crient à la manipulation, le journaliste ne veut en aucun cas nier l’existence d’un antisémitisme en France. Il rappelle même que le nombre d’actes antisémites a été multiplié par deux, passant de 423 en 2013 à 851 en 2014. Le journaliste de France 2 veut simplement montrer que la façon de procéder de Zvika Klein aurait nécessité qu’on s’intéresse plus au CV de ce journaliste et à sa façon de travailler.
«En douze jours avec une Kippa, je n’ai subi ni violence, ni injure. L’antisémitisme existe, tous les chiffres le disent, mais comment une telle différence avec la vidéo de Zilva Klein est-elle possible ? Qui est donc ce journaliste ? », demande l’auteur de cette nouvelle caméra cachée en guise de conclusion. Surtout, sa démarche montre que, derrière l’antisémitisme, une majorité de jeunes sont tolérants.
Impossible de marcher avec une kippa en France? Envoyé spécial a fait le test (ici)