La Turquie a arrêté six personnes soupçonnées d’espionner des réfugiés ouïghours sur son territoire pour le compte des services de renseignement chinois. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une enquête en cours sur le terrorisme et la criminalité organisée, ont révélé des sources judiciaires. Selon Anadolu, l’agence de presse étatique turque, sept suspects au total ont été identifiés, dont un reste en fuite. Ils sont accusés d’avoir recueilli des informations sur des personnes de la région du Turkestan Oriental, où les Ouïghours sont majoritairement concentrés.
La Turquie est devenue un refuge pour plusieurs dizaines de milliers de Ouïghours au cours des dernières années, en raison de liens culturels étroits et de son soutien déclaré à leur cause face à Pékin, accusé de violations des droits de l’homme à leur encontre.
À Istanbul, des manifestants ouïghours se réunissent régulièrement devant le consulat chinois, brandissant des portraits de membres de leur famille portés disparus depuis des années. Les accusations de génocide portées par plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, renforcent les tensions entre la Chine et la communauté internationale.
Depuis 2017, plus d’un million de Ouïghours et d’autres groupes ethniques, principalement musulmans, ont été internés dans des camps de rééducation, selon les estimations. Pékin défend ces actions comme des mesures de lutte contre l’extrémisme et pour garantir la stabilité régionale, tandis que les critiques les dénoncent comme des violations massives des droits de l’homme