« Après les attaques terroristes en Nouvelle-Zélande, nous, la communauté musulmane, avons déclaré : ça suffit. Et les déclarations du vice-chancelier sont un dérapage massif, que nous ne pouvons plus accepter », a déclaré dans un communiqué le président de l’IGGÖ, Ümit Vural.
L’association a ainsi décidé de porter plainte sur la base du délit « d’incitation à la haine » contre deux déclarations la semaine passée de Christian Strache. Dans l’une, selon l’IGGÖ, le vice-chancelier a affirmé que dans des jardins d’enfants autrichiens contrôlés par la mouvance de l’islam radical, « les enfants sont éduqués à travers des sermons haineux à devenir des martyrs ». Ces structures seraient au nombre de « 150 et plus » à Vienne, selon Christian Strache.
Dans une autre citation rapportée par l’IGGÖ, Christian Strache aurait établi un lien entre « le pourcentage de citoyens musulmans » dans un pays et « les conditions d’une guerre civile ».
« Personne n’est au-dessus des lois, aucune carrière de politicien n’est plus importante que la paix sociale dans notre pays », ajoute dans son communiqué l’IGGÖ.
Selon elle, ces propos ont été tenus le 14 mars lors de la présentation d’un livre de l’auteur allemand néo-conservateur Thilo Sarrazin, aux positions proches de l’extrême droite sur l’immigration.
Le FPÖ, qui gouverne avec les conservateurs du chancelier Sebastian Kurz depuis début 2017, a qualifié cette plainte d’initiative « populiste », reprochant à l’organisation musulmane de « détourner l’attention des problèmes » dans ses propres rangs.
L’extrême droite autrichienne a fait de la lutte contre l’immigration et l’islam radical ses priorités, multipliant les messages que ses opposants jugent stigmatisants pour l’ensemble des musulmans.