Au terme d’un arrangement d’intérêts entre Netanyahu et Lieberman, ce dernier est devenu ministre de la Défense. Le gouvernement israélien penche dangereusement vers l’extrême droite…
On le définit comme un « ultra-nationaliste. » Mais Avigdor Lieberman est avant tout ce qui se fait de pire dans la classe politique israélienne. Le Premier ministre Netanyahu le déteste, et c’est réciproque. Mais les deux hommes sont en train de sceller une alliance que le quotidien Haaretz définit comme « contre-nature. » Populiste, anti-Arabes, habitué à réaliser des sorties racistes, Lieberman vient d’être nommé ministre de la Défense du gouvernement israélien, ce qui permet à Netanyahu d’assoir un peu plus sa majorité au Parlement. Le Premier ministre passe d’une majorité de 61 parlementaires à 66.
« Décapiter les Arabes israéliens à la hache »
La nomination de Lieberman à la Défense n’est pas du goût des Palestiniens. Pour Saëb Erakat, numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), « ce gouvernement représente une vraie menace d’instabilité et d’extrémisme dans la région. » Le dirigeant palestinien estime que « ce gouvernement aura naturellement pour conséquences l’apartheid, le racisme et l’extrémisme religieux et politique. » De son côté, Avigdor Lieberman a tempéré les ardeurs palestiniennes : « La première chose à laquelle je m’engage, c’est une politique responsable, raisonnable », a-t-il dit.
Une phrase presque étonnante venant d’un Lieberman habitué à des déclarations choc : en 2015, il avait notamment déclaré à propos des Arabes israéliens déloyaux envers Israël que ceux-ci méritaient « de se faire décapiter à la hache. » A l’époque, l’Autorité palestinienne avait demandé à la Cour pénale internationale d’émettre un mandat d’arrêt contre lui. Lieberman avait alors menacé la Palestine : « Je riposterai à la requête des Palestiniens de lancer un mandat d’arrêt contre moi à la CPI lorsque je serai le prochain ministre de la Défense », avait-il dit. Lieberman est aujourd’hui ministre de la Défense…