BNP, Axa, Société générale, Crédit agricole ou BPCE. Nombreuses sont les banques et assurances françaises à avoir des liens financiers avec des groupes israéliens actifs dans les colonies israéliennes. C’est la conclusion d’un rapport réalisé par huit associations, de la Fédération internationale des droits de l’homme à la CGT, en passant par l’association France Palestine Solidarité ou encore CCFD-Terre Solidaire. Selon un communiqué de France Palestine Solidarité, « l’enquête menée par nos organisations révèle des liens financiers entre ces entités israéliennes et les groupes bancaires français suivants : BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole (et sa filiale LCL), BPCE (et sa filiale Natixis), et AXA. »
Financement de projets d’entreprises impliquées dans la colonisation
Ce rapport sur « Les liaisons dangereuses des banques et assurances françaises avec la colonisation israélienne » met en lumière, continue l’association, « les liens entre certaines banques et assurances françaises et des banques et entreprises israéliennes impliquées dans le maintien et le développement des colonies israéliennes. » Comment ? En finançant les constructions pour les établissements bancaires ou en fournissant des services et des infrastructures. En 2013, une mission d’enquête indépendante de l’ONU dénonçait « le rôle primordial des banques israéliennes dans la colonisation et les conséquences en termes de violations des droits de l’homme. » Aujourd’hui, on sait donc que des banques françaises apportent leur aide à cette colonisation.
Mais comment les établissements français de banque et d’assurance agissent-ils exactement en Palestine, particulièrement en Cisjordanie ? « Chacune de ces sociétés détiennent plusieurs participations minoritaires, de manière directe ou indirecte, dans des banques ou entreprises actives dans les colonies israéliennes », précise le rapport. Mais pas seulement. « Au-delà de ces participations, ces sociétés financent des projets d’entreprises directement impliquées dans la colonisation. Ce fut notamment le cas lors de l’octroi d’un prêt en 2004 de 288 millions d’euros par un consortium de banques (dont BNP Paribas, Société Générale, Crédit Lyonnais et Natixis), à l’Israel Electric Corporation (IEC). Cette entreprise approvisionne directement les colonies en électricité », résume le document qui est une véritable bombe.
Les banques et assurances françaises complices
Car, bien qu’acceptée par de nombreuses puissances étrangères, la colonisation israélienne est illégale. Pour rappel, en décembre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté une résolution exigeant qu’Israël « arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. » Le pays du Proche-Orient viole plus de soixante-dix résolutions de l’ONU et est le seul Etat de la région à ne pas avoir signé le Traité de non-prolifération des armes nucléaires. Sans compter le non-respect de la Convention de La Haye sur les crimes de guerre ou encore celle relative aux droits de l’enfant. Désormais, on sait que les banques et assurances françaises sont complices de cet Etat qui continue à s’étendre sans que l’ONU ne bronche.