Les imams non conformes aux volontés du CFCM devront-ils choisir entre la charte et le charter, comme le proposait à l’époque Nicolas Dupont-Aignan ? En décembre dernier, le Conseil français du culte musulman envisageait la mise en place d’une charte, d’une formation et d’un label pour les imams de France. La charte devait, indiquait alors le président du Conseil, Anouar Kbibech, valider « un certain nombre d’engagements que doit prendre l’imam sur le discours religieux, qui doit être un discours d’ouverture, de tolérance et de modération, respectueux des valeurs et des lois de la République. »
Une charte qui vient tout juste d’être adoptée par le CFCM. Le texte validé proclame « l’attachement des imams de France à l’Islam du juste milieu et au pacte républicain. » Plus précisément, l’imam signataire « réaffirme que Dieu, qui est à l’origine de toute vie, comme il est à la source de tout ce qui est bon, ne saurait être invoqué pour justifier la haine et semer la terreur » et s’engage à rappeler « aux fidèles leur obligation à l’égard de leur patrie et de leurs concitoyens » tout en leur demande d’« élever des prières pour la France à l’occasion du prêche du vendredi. »
Mais quelle valeur juridique aura cette charte ? A priori, aucune. Mais le CFCM espère que le texte sera signé par les différentes mosquée et qu’il constituera « un élément essentiel à prendre en compte lors du recrutement d’un imam. » Le Conseil français du culte musulman veut ainsi à nouveau peser sur l’Islam en France. Pour ce faire, il faudrait que la majorité des 1 800 imams qui œuvrent en France signent cette charte. Mais ce sont surtout les trois-cents imams algériens, marocains et turcs principalement qui sont visés. Le CFCM grille ainsi la priorité à la Fondation pour l’Islam de France, dont le but est de réduire l’influence étrangère sur les mosquées françaises. Une fondation qui a bien du mal à se mettre en place.