Ce matin, la Commission nationale et consultative des droits de l’Homme (CNCDH) publie son rapport annuel sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie en France. Comme d’habitude, le titre ne comprend pas l’islamophobie. Et pourtant, c’est l’un des points les plus problématiques du document. Car pour la CNCDH, le racisme est plutôt en baisse dans l’Hexagone, où les comportements et les propos racistes sont « jugés de plus en plus intolérables par les Français. » Mais tout n’est pas rose : le « racisme biologique » — c’est-à-dire la tendance à croire qu’une race est supérieure à une autre — « a très largement disparu en France », estime la Commission, au profit d’un racisme plus « culturel » — Quand « on ne supporte pas la culture de l’autre. Par exemple, la musique africaine du voisin ou une femme voilée dans la rue. »
Force est de constater que malgré les légers mieux recensés par la CNCDH, l’Islam reste « mal perçu » par une grande partie des Français. « La perception de l’islam et des musulmans (…) reste une source de tensions », indique la Commission nationale et consultative des droits de l’Homme.
Et les chiffres sont éloquents : un Français sur trois a en effet une opinion négative de la religion musulmane que près d’un Français sur deux pense que l’Islam est « une menace pour l’identité de la France. » On voit que les discours politiques, notamment sur le foulard, ont eu les effets escomptés : 58 % des Français estiment le voile « incompatible avec la société française. » Un tiers d’entre eux se disent même contre les prières et un quart des Français estiment que l’interdiction de consommer de la viande et de boire de l’alcool est également incompatibles avec les valeurs nationales. Enfin, quatre personnes sur dix ne veulent pas que l’on « facilite l’exercice du culte musulman en France. »