Un lycéen a été obligé de raser sa barbe sous peine d’être exclu par son proviseur. Refusant de se plier à cette injonction, le jeune homme a quitté l’établissement scolaire.
C’est une histoire comme on en voit de plus en plus. Ce week-end, Le Parisien a raconté l’aventure qui est arrivée à Semy, un jeune lycéen qui a décidé de ne plus mettre les pieds au lycée. L’élève indique avoir subi, de la part de son proviseur, un chantage qui l’a incité à ne plus retourner en classe. En cause, une barbe qui a interloqué le directeur de l’établissement scolaire. « Je lui ai expliqué que je la laissais pousser par conviction religieuse, résume Semy. Il m’a rétorqué que c’était un signe de radicalisation et m’a dit : ‘Tu la coupes ou tu pars.’ Ses menaces m’ont mis la pression », explique le garçon qui affirme avoir « fini par rédiger une lettre pour l’alerter » qu’il quittait le lycée. Le proviseur a finalement « laissé quelques jours de réflexion » au lycéen… qui refuse toujours de raser sa barbe.
Des parents se plaignent au proviseur
Elève en terminale au lycée polyvalent Jean-Renoir à Bondy, Semy se sent « stigmatisé. » Pour vivre sa religion pleinement, il estime « important » d’avoir la barbe. Alors qu’il venait, en début d’année, en cours en sarouel, le proviseur lui « a demandé d’arrêter. » Semy a accédé à la demande du chef d’établissement. « Je l’ai écouté, car je comprenais que ça pouvait être vu comme un signe religieux », explique l’élève, qui ne veut pas se laisser faire pour sa barbe. Notamment parce que le règlement intérieur du lycée ne stipule en aucun cas une taille réglementaire de la barbe. « Je ne suis pas le seul à en avoir une, que ce soit chez les élèves ou les profs », rétorque d’ailleurs le futur bachelier, qui doit rencontrer son proviseur ce mardi pour trouver un arrangement à l’amiable.
Du côté des camarades de Semy, on ne comprend pas la décision du proviseur. « Il paraît que ce sont des parents qui se sont plaints au proviseur », explique au Parisien une lycéenne qui admet qu’« on mélange tout. » « Qu’est-ce qu’on veut ? Qu’il se radicalise vraiment parce qu’il se sent exclu de la société ? », demande-t-elle. Le rectorat de Créteil affirme ne pas être au courant du litige qui oppose Semy à son proviseur. Ce dernier a, s’il estime que son élève se radicalise, « obligation de la signaler à des fins de protection au procureur de la République », indique le ministère de l’Education nationale, qui ne précise pas spécifiquement que la barbe est interdite dans les lycées. La barbe a bien déjà été interdite dans les lycées, mais nous étions alors… en 1960.