Est-ce une façon d’adoucir les propos de Gérard Collomb, lâchés avant son départ de la place Beauvau ? Ou Laurent Nuñez et Christophe Castaner ont-il décidé de la jouer « Good cop/bad cop » ? Lors de sa démission, Collomb avait assuré que les gens dans les quartiers vivaient « face à face » et craignait pour la République. Le tout nouveau ministre de l’Intérieur avait confirmé l’alarmisme de son prédécesseur en affirmant : « Partout où l’on voit que la République recule, il faut agir. Reconquérir mètre carré par mètre carré la souveraineté républicaine. Ce sera un combat. »
Des propos que la place Beauvau semble vouloir nuancer. Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez a affirmé ne pas avoir « ce sentiment » que la situation se dégrade. « J’ai beaucoup travaillé en Seine-Saint-Denis, j’ai beaucoup travaillé à Paris, j’ai beaucoup travaillé à Marseille dans beaucoup de quartiers, j’y vois là, dans ces quartiers, une force et une énergie énorme » a indiqué l’ancien patron de la DGSI.
Loin des discours négatif, Nuñez a assuré voir « une énergie républicaine des gens qui vivent dans ces territoires pollués par une minorité de trafiquants de stup, d’auteurs de violences, des pratiques communautaires. » Et lorsqu’il s’agit des musulmans, le secrétaire d’Etat n’hésite pas à évoquer cette « politique de reconquête républicaine » avancée par Castaner. « L’Islam dans les quartiers, nous avons aussi une politique de reconquête, cinq lieux de culte ont été fermés, des imams ont été expulsés et nous continuons à suivre les individus radicalisés », a indiqué Nuñez.