Dans son rapport sur l’Islam de Belgique publié la semaine dernière, l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM), un organisme officiel placé sous l’autorité conjointe des ministres belges de la Justice et de l’Intérieur, indiquait qu’« un nombre croissant de mosquées et de centres islamiques » sont « sous l’emprise du wahhabisme, l’appareil missionnaire salafiste. » Parmi les mosquées visées, celles de Anvers, de Malines ou encore de Bruxelles. Depuis la publication du document, la tension monte autour de cette dernière. La Grande mosquée de la capitale belge est au cœur d’une vive polémique. Et les dernières déclarations de la Commission des attentats du 22 mars, mise en place par la Chambre des représentants de Belgique, ne risquent pas d’apaiser les tensions.
La Grande mosquée de Bruxelles n’a pas convaincu
En effet, son vice-président, George Dallemagne, accuse directement les dirigeants du Centre islamique et culturel de Belgique (CICB), qui ont refusé de se présenter devant sa commission. Pourtant, précise le journal belge 7sur7, le CICB avait bien envoyé quelqu’un pour parler avec les membres de la Chambre des représentants de Belgique. Mais, « c’était un porte-parole, et non pas une des personnes invitées. Ce n’était ni le grand imam, ni le directeur, ni même un membre du comité exécutif et il a éludé nos questions de flux financier et juridiques », déplore George Dallemagne. Le porte-parole avait indiqué, hier, que la Grande mosquée de Bruxelles enseigne l’Islam « du juste milieu », balayant d’un revers de la main les dires de l’OCAM, qui assurent que le lieu de culte est sous influence wahhabite.
Des recommandations hors-la-loi
Pour George Dallemagne, il est clair que « la Grande mosquée est au cœur d’un système de financement, notamment en provenance de l’Arabie Saoudite, à destination d’une série d’institutions qui propagent, qui prônent le salafisme, le wahhabisme, qui sont des versions ultra-rigoristes de l’Islam. » L’élu déplore notamment que, sur le site de la Grande mosquée bruxelloise, on trouve une liste de métiers interdits ou une injonction à porter le niqab, ce qui est, rappelle-t-il, « interdit par la loi belge. » Concernant le rigorisme prôné par les dirigeants de la mosquée, George Dallemagne estime qu’« il y a clairement un lien entre le salafisme, le wahhabisme et une certaine permissivité à l’égard d’actions violentes, à l’égard du terrorisme. Ce lien est clairement établi. »