Dans son nouveau rapport sur l’islamophobie présenté vendredi dernier à Bruxelles, le Collectif contre l’islamophobie en Belgique enregistre une baisse de 18% des actes islamophobes en 2017 par rapport à 2016. Mais pour l’association, « l’islamophobie reste quand même très élevée », si l’on s’en tient aux chiffres des années précédentes.
En effet, le CCIB dénombrait 95 actes islamophobes en 2011, puis 139 en 2013, 201 en 2015, 261 en 2016, et 202 en 2017.
« C’est au moins un acte islamophobe tous les deux jours », pointe le rapport, qui montre bien une hausse sur le long terme. Ce pic d’actes anti-musulmans en 2016, le CCIB l’attribue principalement aux attentats qui ont touchés Bruxelles le 22 mars cette année là.
Le rapport montre également que les personnes les plus touchées par l’islamophobie restent les femmes. « 3 victimes sur 4 sont des femmes, ce qui permet de souligner la dimension genrée de l’islamophobie », constate le collectif.
En juillet dernier notamment, une jeune musulmane avait provoqué l’émoi en Belgique, après avoir été victime d’une violente agression.
Le document rapporte également que dans 4 cas sur 10, ces actes islamophobes ont lieu à Bruxelles. La Wallonie (16%) et la Flandre (10%) sont moins concernées. A noter que dans 3 cas sur 10, ces discriminations prennent place dans le monde virtuel (médias, réseaux sociaux et Internet).
Comme chaque année à l’issue de ce rapport, le CCIB entame deux semaines de sensibilisation sur le sujet, avec plusieurs évènements organisés dans la capitale.
Hier, environ 200 manifestants se sont rassemblés devant le Palais de Justice de Bruxelles, un lieu symbolique. « Si les citoyens victimes de haine ou de racisme ne peuvent pas compter sur la justice, où peuvent-ils aller? », a souligné le CCIB.
Un groupe de jeunes musulmanes s’était également déplacé pour l’occasion.
« On ne peut pas constamment laisser les autres parler à notre place, c’est nous qui sommes victimes d’islamophobie, qui sommes les premières visées, c’est à nous de dire qu’il y en a assez », témoignent t-elles à la RTBF.
En parallèle, le CCIB organise aussi un concours de dessin et de caricature pour dénoncer la haine et l’islamophobie.