Elle trônait fièrement dans la cour d’honneur de la mairie de Béziers. Mais suite à la décision de la justice administrative qui avait donné deux jours pour qu’elle soit retirée, le maire Robert Ménard a décidé de déplacer sa crèche de Noël de… douze mètres. Elle est désormais sous le porche de l’Hôtel de Ville.
Après les déboires judiciaires de Laurent Wauquiez pour les mêmes raisons, le président LR a finalement trouvé une parade en remplaçant sa crèche par une exposition. Ménard, lui, veut défier la justice en ne retirant pas sa crèche comme l’avait demandé le tribunal administratif de Montpellier qui estime que « l’installation d’une telle crèche, à titre temporaire, à l’initiative d’une personne publique, dans un emplacement public, n’est légalement possible que lorsqu’elle présente un caractère culturel, artistique ou festif, sans exprimer la reconnaissance d’un culte ou marquer une préférence religieuse. »
Que va-t-il advenir de cette décision ? Le tribunal a promis une amende de « 2 000 euros par jour de retard. » Mais il ne s’attendait certainement pas à un simple transfert de quelques mètres de la crèche. Car en la déplaçant sous le porche, Ménard risque de placer les juges dans une drôle de situation : la crèche n’est plus à l’intérieur de la mairie. Or, le tribunal a bien précisé que le problème était que la crèche était placée « dans l’enceinte du bâtiment public qui abrite le siège de la commune. »
Robert Ménard a déjà écopé de trois condamnations depuis qu’il est maire pour des histoires de crèche. Pour se prémunir d’une nouvelle déconvenue, Ménard a placé cette même crèche sur des roulettes. « Elle se déplacera si elle a besoin de se déplacer. Et elle continuera à exister », a indiqué Ménard qui avait donc, semble-t-il, prévu son coup.