Un hashtag peut-il fait trembler une multinationale comme Orange ? A en croire la controverse qui a secoué l’opérateur de téléphonie mobile, oui. A coups de #BoycottOrange, les internautes ont réussi à faire plier l’opérateur… qui, depuis, s’est rétracté.
Retour sur les faits. Fin mai, des ONG demandent à Orange de « communiquer publiquement sa volonté de désengagement » et de « dénoncer les atteintes aux droits humains commises par Partner. » Les organisations non gouvernementales dénoncent la présence de la société française dans les territoires occupés, via Partner. Cette présence dans les colonies israéliennes, selon le rapport, « contribuerait à leur viabilité économique et à leur maintien, et aiderait ainsi à perpétuer une situation considérée comme illégale par la communauté internationale. » Le boycott s’organise et porte ses fruits.
La France opposée au boycott des sociétés en Israël
Précisant qu’il n’est « pas opérateur en Israël » et qu’Orange obtient simplement « une redevance » de la part de Partner, le PDG de l’opérateur français, Stéphane Richard, assure vouloir se « retirer d’Israël. » Le dirigeant va même plus loin en affirmant : « Je suis prêt à abandonner demain matin. » Une déclaration courageuse, qui va dans la ligne des actions engagées par la FIFA qui a tenté d’exclure Israël de sa fédération par exemple. Mais une déclaration qui ne plait pas à Benyamin Netanyahou, qui a demandé au gouvernement français de « publiquement désavouer » Orange.
Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, écrit que « s’il appartient au président du groupe Orange de définir la stratégie commerciale de son entreprise, la France est fermement opposée au boycott d’Israël. La France et l’Union européenne ont par ailleurs une position constante et connue de tous sur la colonisation. » Même Stéphane Richard assure qu’Orange est présent en Israël « pour y rester. »
L’Etat met en garde les sociétés qui opèrent en Israël
Un discours de façade qui montre bien que la France se sent mal à l’aise face à Benyamin Netanyahou. Car, rappelons qu’en juin 2014, le Quai d’Orsay avait prévenu les sociétés présentes dans les territoires occupés qu’« il existe des risques liés aux activités économiques et financières dans les colonies israéliennes. Les transactions financières, les investissements, les achats, les approvisionnements ainsi que d’autres activités économiques dans les colonies ou bénéficiant aux colonies, entraînent des risques juridiques et économiques liés au fait que les colonies israéliennes, selon le droit international, sont construites sur des terres occupées et ne sont pas reconnues comme faisant partie du territoire d’Israël. » Une position ferme qui n’empêche pas aujourd’hui Laurent Fabius de tergiverser face à Benyamin Netanyahou.
« Orange est présent en Israël pour y rester », affirme son PDG (ici)