La ville de Bangassou, à 500 kilomètres de la capitale Bangui, a de nouveau sombré dans le chaos et l’horreur. Le 13 mai dernier, plusieurs centaines d’hommes armés et organisés ont fait irruption dans la commune. Et ce, malgré la présence d’un contingent de la Minusca, l’opération de maintien de la paix des Nations unies en Centrafrique. « On nous a dit de nous réfugier dans la mosquée, et c’est ce qu’on a fait… Puis les Casques bleus nous ont abandonnés », accuse l’un des rescapés. « Devant le nombre d’assaillants, les Casques bleus ont dû reculer », raconte une source proche de ces derniers. Dès le départ, « une vague d’anti-Balaka a accouru vers la mosquée en hurlant, brandissant machettes et fusils artisanaux », a raconté à l’AFP l’évêque espagnol de Bangassou, Mgr Juan José Aguirre. « Ils ont vu l’imam sortir. Ils lui ont tiré dessus », continue le religieux. « Il est tombé à genoux, blessé à mort. Quand je suis revenu, je l’ai trouvé comme ça, puis l’ai porté pour l’allonger dignement. Les anti-Balaka m’ont hurlé dessus pour que je n’y touche pas. » Un bilan provisoire de la Croix-Rouge centrafricaine et du Bureau des Affaires humanitaires des Nations unies en Centrafrique (Ocha) fait état de 108 morts et de 76 blessés. Toujours selon l’Ocha, le nombre de déplacés de Bangassou s’élève à près de 15 000 depuis le 13 mai, et ceux qui n’ont pas pu partir vivent cachés.
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