Une ancienne membre de la CIA, condamnée par la justice italienne, pour l’enlèvement d’un imam égyptien en 2003, Sabrina de Sousa, arrêtée par les autorités portugaises la semaine dernière, devrait être extradée dans les prochains jours vers l’Italie. Cette Américano-Portugaise a finalement bénéficié « d’une grâce partielle d’un an de réclusion » de la part du président italien, Sergio Mattarella, qui a ramené sa peine de quatre à trois ans aménageables sans détention. En février 2003, l’imam Abou Omar est enlevé à Milan au cours d’une opération coordonnée entre la CIA et les services secrets italiens, puis directement transféré en Egypte. A l’issue d’un an d’« interrogatoires », les autorités égyptiennes décident de le relâcher. Le responsable religieux va alors dénoncer les conditions de son enlèvement et accuser la CIA et les services égyptiens de torture. Il affirme avoir été violé, battu, privé de sommeil, soumis à des séances de chocs électriques y compris sur ses parties génitales. Dans un rapport du Sénat américain paru en décembre 2014, il est mentionné que les techniques d’interrogatoire de la CIA post-11 septembre ont été « inefficaces » et, plus grave encore, l’agence d’espionnage aurait menti au Congrès et à la Maison-Blanche en minimisant la brutalité de ces « interrogatoires .» En principe, la torture est un crime si l’on se réfère aux droits américain et international. Pourtant, aucune poursuite n’a été engagée aux Etats-Unis pour ce que certains appellent sobrement « techniques d’interrogatoires renforcées. »
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