Si la crise entre le Qatar et l’Arabie Saoudite est moins visible dans les médias, en coulisse, le ton est encore monté d’un cran. Notamment avec le pèlerinage qui se déroule actuellement à La Mecque. Alors que la question de l’internationalisation des lieux saints de l’Islam s’est à nouveau posée le mois dernier, l’Arabie Saoudite avait assuré que les ressortissants et résidents du Qatar pourraient effectuer le pèlerinage de cette année dans des conditions normales. Ou presque. Car dans les faits, le royaume a durci les conditions de déplacement des Qatariens. Mais cette fois, c’est l’Arabie Saoudite qui fait des reproches au Qatar. Dimanche, le royaume a accusé Doha d’empêcher à des avions saoudiens d’atterrir sur son sol.
Depuis le début de la crise entre les deux pays du Golfe, les liaisons aériennes ont été coupées. Mais la semaine dernière, Riyad a affirmé avoir pris deux mesures exceptionnelles pour le Hajj : la réouverture de frontière terrestre avec le Qatar et l’affrètement d’avions pour transporter les pèlerins de Doha à Riyad gratuitement. Une façon de continuer à boycotter la compagnie aérienne du Qatar, toujours interdite de survol de l’Arabie Saoudite. Et si Riyad assure que Doha empêche les avions saoudiens de circuler, du côté du Qatar, on dément formellement l’information. Quoi qu’il en soit, l’Arabie Saoudite semble vouloir profiter du blocus imposé au Qatar pour montrer sa mainmise sur les lieux saints de l’Islam. Nul doute que, après le Hajj 2017, la question de l’internationalisation de La Mecque se posera à nouveau. L’Indonésie y est favorable, comme plusieurs autres pays.