Toute dénonciation sans passage à l’action n’est que victimisation. Il n’y a pas de passage à l’action possible sans capacité de mobilisation. Et il n’y a pas de mobilisation possible sans liens humains et sans capacité de regard dans la même direction. Il n’y a pas de victimes du racisme mais des gens ciblés pour ce qu’ils sont et ces cibles vivantes sont en capacité de se défendre quand elles le décident. Notre rôle est de les y aider. On ne peut se substituer aux premiers concernés ou agir à leur place sauf si on veut les infantiliser. On ne sous-traite pas sa lutte.
Si l’Etat et ses relais ont prouvé qu’ils n’avaient aucune volonté d’agir pour la justice sociale, s’attendre à ce qu’ils aient une crise de conscience relève de l’utopie, pour ne pas dire de la folie. Toute lutte n’aboutit que si les décideurs politiques s’en saisissent et ils ne le font que si elle est politiquement rentable. Si elle ne l’est pas, rien ne peut les y obliger sauf un changement de régime ou bien la peur de perdre le pouvoir qui leur a été confié ; car il n’y a pas plus efficace qu’un politique craignant de perdre son pouvoir.
« Il n’y a pas de défaites. Il n’y a que des leçons et des victoires »
Il n’y pas de modération dans la défense de droits fondamentaux face à la radicalisation des élites dans la défense de leurs privilèges. Appeler à la modération alors que nos enfants grandissent en intériorisant leur exclusion c’est faire preuve de lâcheté au mieux, de trahison au pire. La charité politique n’existe pas et ce régime ne récompense pas l’éthique et la vertu mais les rapports de force. Continuer de jouer dans un jeu truqué, c’est se porter volontaire pour le faire durer en étant assis sur le tabouret de l’idiot utile. Quand on veut vraiment gagner on arrête la partie et on s’assure de l’équité des règles.
Quant à la dénonciation des personnes issues de l’immigration post-coloniale qu’on met en avant pour réconforter le groupe dominant en lui disant que tout va bien, qu’il n’est pas raciste et ainsi rassurer sa bonne conscience, leur cas ne relève pas de la lutte en cours mais de la psychanalyse et de la psychologie. Les dénoncer en place publique c’est les renforcer face à leurs maîtres pour qu’ils se posent en bons serviteurs et ainsi être récompensés.
Il n’y a pas de défaites. Il n’y a que des leçons et des victoires.