Le président américain est-il devenu, comme le rapporte CNN, citant un ancien djihadiste, « un pion pour l’Etat islamique » ? Ce décret, qui avait pour but selon Trump de « lutter contre le terrorisme », aurait en tout cas eu l’effet inverse selon plusieurs experts. Ainsi, David Ibsen, directeur de l’ONG Counter Extremism Project, exprime son désaccord avec le décret : « Nous savons que des groupes vont utiliser cela dans leurs tactiques de recrutement », dit-il. L’ancienne responsable de la sécurité nationale de l’administration Obama, Farah Pandith, a quant à elle qualifié cette décision d’« avantage pour ISIS. » Une vision partagée par un ancien djihadiste britannique, qui explique à CNN que cela va « aider énormément l’EI, d’une certaine manière. »
Trump et Daesh complémentaires ?
Avec ce décret, Trump fait clairement le jeu de l’Etat islamique en assimilant terrorisme et Islam. Car en marginalisant tous les musulmans — bien que les Emirats arabes unis assurent que ce n’est pas le cas —, il renforce le discours des recruteurs et peut pousser les djihadistes à passer à l’acte en guise de vengeance. Au même titre que les attentats commis par des groupes prétendument « musulmans » ne font qu’accroître le rejet de l’Islam dans les sociétés occidentales et ont pu participer à l’élection de Donald Trump ainsi qu’à la montée des extrêmes droites en Europe. La société actuelle a tendance à opposer un terroriste « islamique » et un islamophobe, alors qu’en réalité ils sont complémentaires, l’un crédibilisant le discours de l’autre.