De sa ville de Yerres à Paris, dans toute la France, Nicolas Dupont-Aignan est la cible de nombreuses attaques. En cause, son ralliement au Front National. A part quelques déclarations sorties ici et là à l’encontre du clan Le Pen, cette alliance de circonstance n’est pourtant pas vraiment une surprise : comme Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan a fait du patriotisme son cheval de bataille. Comme la candidate du FN, dans son programme, Dupont-Aignan voulait « dénoncer les traités européens pour retrouver la maîtrise de nos lois, de nos frontières et de notre budget. » Au front républicain, NDA a donc préféré une « alliance patriote et républicaine » avec le parti d’extrême droite. En échange, la candidate affirme que, « présidente de la République, (elle) nommera Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre de la France, appuyé par une majorité présidentielle cohérente. »
Comme le PS et LR, Debout la France implose
A court terme, cette alliance peut sembler raisonnable. N’ayant pas atteint la barre des 5 % de votes lors du premier tour de la présidentielle, NDA doit aujourd’hui rembourser plus de 300 000 euros. Son ralliement au Front National pourrait lui permettre de récolter une partie de son manque à gagner, lui qui a déjà fait appel à ses soutiens pour des dons. Mais à long terme, Nicolas Dupont-Aignan a peut-être signé la fin de sa carrière politique en solo. Car si Marine Le Pen en vient à ne pas être élu — ce qui semble plus que probable —, NDA redeviendra un homme politique de seconde zone. En effet, son parti, Debout la France, a implosé suite à ce ralliement avec l’extrême droite. Les administrés du candidat à la présidentielle manifestent également chaque jour pour demander que NDA démissionne de son poste de maire. Enfin, Dupont-Aignan représente désormais tout ce qu’il dénonçait : un homme qui n’a pas de parole, lui qui estimait qu’« on peut protester avec le FN, on ne peut pas gouverner avec le FN. » Nul doute que l’après-présidentielle sera très dure pour Dupont-Aignan, qui devra certainement se contenter de jouer les seconds couteaux au Front National.