Omar Qudrat, 37 ans, est candidat aux élections de mi-mandat qui ont lieu aujourd’hui aux Etats-Unis. Il pourrait ainsi devenir le premier républicain musulman à décrocher un siège au Congrès à Washington, où il représenterait la 52e circonscription de Californie.
Sa candidature pour le parti de Trump surprend. En effet, si la Chambre des représentants compte déjà deux élus officiellement musulmans, tous les deux sont issus du parti démocrate.
Mais lui, n’y voit rien d’exceptionnel : « Je suis Américain, un point c’est tout. Nous sommes un parti très diversifié. Ce ne sont pas que des mots, ma candidature à San Diego a été soutenue par de nombreux élus du Congrès, et ça n’avait rien à voir avec mes origines ou ma religion », assure-t-il à l’AFP.
« Je vais vous dire pourquoi je suis un républicain », lançait-il récemment lors d’un meeting organisé à l’Université de San Diego. « Je ne crois pas au gouvernement, mais dans les gens ».
Selon lui, ce sont ses parents, ardents partisans du président Ronald Reagan qui armait les moudjahidines afghans contre l’occupation soviétique, qui lui ont appris « la détermination et la confiance en soi ». Des qualités qui « s’accordaient mieux avec la philosophie politique des Républicains », assure t-il.
Omar Qudrat est diplômé en droit et relations internationales. Il parle également le dari, l’une des principales langues d’Afghanistan. Dix ans après les attentats du 11 septembre 2001, il est parti travailler pour le ministère de la Défense américain en Afghanistan. Il a ensuite participé aux interrogatoires des détenus dans la prison spéciale de Guantanamo.
Concernant le MuslimBan (accès aux Etats-Unis interdit aux ressortissants de différents pays musulmans) de Donald Trump, le candidat républicain ne s’y est pas opposé. Au contraire, il préfère mettre en avant son passé d’employé du ministère de la Défense et se dire sensible aux questions touchant à la sécurité nationale. Il assure de plus, n’avoir jamais été victime de discrimination dans son pays.
Le candidat est également d’accord avec son président sur la nécessité de contrôler la frontière avec le Mexique.
« L’Amérique est la nation la plus généreuse et compatissante de la Terre. Mais nous avons des lois », souligne-t-il, et donne l’exemple de ses parents, « arrivés légalement dans le pays à la recherche du rêve américain ».
Enfin, Omar Qudrat défend les résultats économiques de Donald Trump même s’il estime qu’il pourrait faire davantage pour rassembler les Américains.
Quant à lui, s’il est élu, il souhaiterait parler seulement « des questions qui intéressent (sa) circonscription, et rien d’autre », tranche t-il.