C’était il y a un an. L’Etat lançait, après trente-cinq ans de coups d’épée dans l’eau, une série de consultations sur l’élaboration d’un « Islam de France. » Ce mardi, des sénateurs de tous bords ont écrit une tribune, transmise à l’AFP, dans laquelle ils dénoncent que le chantier entrepris par le précédent gouvernement n’a connu « aucune avancée sérieuse. » Pour Corinne Féret, Nathalie Goulet et André Reichardt, la « journée de consultations sur l’Islam de France » organisée il y a un an jour pour jour n’a rien donné et la mission confiée à Jean-Pierre Chevènement, devenu président de la Fondation en charge notamment de la réforme de la formation des imams, patine. Pour les élus, « la montagne a accouché d’une souris. » Et ces sénateurs savent de quoi ils parlent puisqu’ils ont, il y a un an également, publié un gros dossier consacré à l’organisation et au financement du culte musulman dans l’Hexagone.
Et les élus de poser quelques questions au gouvernement actuel : « Où en est la création de l’association cultuelle chargée de centraliser l’ensemble des financements nationaux pour le fonctionnement de l’Islam et de ses lieux de culte, de la formation théologique des imams ? », demandent-il, alors qu’ils s’interrogent également sur « la mise en place d’une contribution ‘volontaire et négociée’ prélevée sur la filière halal. » Pourtant, estiment les trois sénateurs, ces dossiers sont « urgents » et « il faut absolument donner aux communautés musulmanes les moyens de ne plus être les otages des terroristes qui dévoient l’Islam. » Par ailleurs, les parlementaires rappellent qu’il est « de la responsabilité politique et sociale du président de la République et du gouvernement de relancer de façon la plus urgente les avancées du précédent gouvernement et le travail proposé par notre mission sénatoriale, dont le travail a été unanimement salué. »