Cela fait quelques années maintenant que les relations entre Berlin et Ankara sont de plus en plus tendues. Cette fois-ci, le Président turc appelle ses concitoyens d’Allemagne à donner une « gifle » aux partis de la coalition au pouvoir en Allemagne et aux Verts aux législatives. « Je le dis à tous mes compatriotes d’Allemagne : (…) ne soutenez pas les chrétiens-démocrates, le SPD ou les Verts. Ce sont tous des ennemis de la Turquie », a déclaré le chef de l’Etat turc. Cet appel a immédiatement fait réagir la chancelière allemande qui dénonce une ingérence. En matière d’ingérence, Angela Merkel s’y connaît : lors des élections présidentielles en France, la chancelière allemande affirmait qu’elle se « réjouirait » d’une élection d’Emmanuel Macron.
L’Allemagne est le pays dans lequel la diaspora turque est la plus fortement représentée avec 3 millions de personnes, parmi lesquelles 1,2 million disposent de la nationalité allemande, donc des potentiels électeurs pour les législatives de septembre. Erdogan n’a pas donné de consigne de vote bien précise, il a simplement appelé à être avec les partis qui sont « bienveillants » envers la Turquie, « peu importe qu’il s’agisse de petits partis, donnez-leur votre voix. » Il estime que ceux qui « attaquent » la Turquie « méritent une gifle à ces élections. » Ces tensions se sont accentuées depuis le putsch raté du 15 juillet 2016, car Ankara estime que Berlin a fait preuve d’indulgence en acceptant sur son sol des putschistes présumés mais aussi avec le PKK kurde qui est considéré comme terroriste par les autorités turques.