Après une année 2016 marquée par de nombreux événements islamophobes — d’après la Plateforme citoyenne contre l’islamophobie (PCI), le nombre d’incidents islamophobes observés avait augmenté de 106 % par rapport à l’année précédente —, les Espagnols musulmans craignent que les terribles attentats de Barcelone et de Cambrils ne favorisent une montée du sentiment anti-musulmans dans leur pays. Sur les murs de la mosquée Al Sunna de Fuenlabrada, dans la banlieue sud de Madrid, des inscriptions « Mort à l’Islam » ont par exemple été découvertes au lendemain des attaques. Une tête de porc a également été déposée sur le trottoir et une croix gammée dessinée. Un acte islamophobe qui succès à un autre : dans la soirée de vendredi, le consulat du Maroc à Tarragone avait été aspergé de peinture rouge et la mosquée de la ville avait elle aussi été couverte d’inscriptions anti-Islam. Mais les autorités musulmanes du pays se veulent optimistes : selon Mounir Benjelloun, président de la Fédération espagnole des groupes religieux islamiques, cité par 20 Minutes, « l’Espagne saura faire la part des choses et ne pas nous assimiler aux coupables, afin que le message xénophobe ne se répande pas. » Même son de cloche chez un imam barcelonais qui rappelle : « Les Espagnols nous traitent bien, ils nous aident, ils nous font nous sentir chez nous. » Le quotidien français rappelle que, selon un sondage récent du Centre de recherches sociologiques (CIS), seuls 4 % des citoyens espagnols estiment que l’immigration constitue un problème. Les attentats de Barcelone et Cambrils ont peut-être ravivé l’islamophobie. Mais la communauté musulmane ibérique espère que les amalgames ne prendront pas le pas sur la réalité.
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