C’est une tournée très particulière à laquelle le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a pris part cette semaine. Avant de se rendre en Egypte, en Israël puis au Qatar, le secrétaire à la Défense est allé confirmer, à Ryad, les bonnes relations de son pays avec l’Arabie Saoudite. Ou plutôt tenter de les « revigorer. » Car depuis l’année dernière, entre le royaume et les Etats-Unis, cela s’est légèrement tendu. La fin du mandat de Barack Obama a en effet donné lieu à quelques tensions entre les deux pays, notamment concernant les responsabilités des autorités saoudiennes dans l’attentat du 11 septembre 2001 ou encore sur la Syrie. Mais l’arrivée de Donald Trump a la Maison-Blanche a changé la donne. Une alliance solide entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite semble aujourd’hui d’actualité pour s’opposer à l’Iran.
« Les Saoudiens veulent s’ouvrir à Israël »
Les Etats-Unis ont donc multiplié les signes d’apaisement depuis l’arrivée de Trump aux commandes. Le 14 mars dernier, le nouveau président américain recevait le vice-prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, également ministre de la Défense. Un mois plus tard, c’est donc au tour du secrétaire américain à la Défense de se rendre à Ryad. Objectif : rappeler que les Etats-Unis seront toujours là pour les Saoudiens. Même si ces derniers se sont sentis exclus des renégociations concernant l’accord sur le nucléaire iranien. Selon un responsable américain de la Défense, Jim Mattis a simplement demandé aux dirigeants du royaume « ce dont ils ont réellement besoin. » Il aurait également été question du Yemen, où les Etats-Unis pourraient apporter un soutien de poids si le conflit ne se réglait pas rapidement. Mais le voyage de Mattis en Israël et au Qatar pourrait signifier que les Etats-Unis tentent de constituer un front commun contre l’Iran entre Israël et les pays du Golfe. Ces derniers et l’Etat hébreu n’entretiennent, pour le moment, aucune relation officielle. Mais il se nouerait, depuis un an, des liens discrets mais réels entre Riyad et Tel-Aviv. Ce que confirmait déjà, en juillet dernier, le député israélien Esawi Freige, du parti de gauche Meretz, qui assurait que « les Saoudiens veulent s’ouvrir à Israël. »