La bataille aura été longue, pour les 848 chibanis qui poursuivaient la SNCF. Ces immigrés de la première génération, pour la majorité marocains, ont vécu un chemin de croix judiciaire pendant plusieurs années. En 2015, les plaignants avaient obtenu 200 000 euros d’indemnités de la part de la SCNF.
Mais ce jugement avait été remis en cause par la compagnie ferroviaire, accusée d’avoir spolié les cheminots marocains, qui avait fait appel. Les chibanis, embauchés dans les années 1970, ne bénéficiaient pas du même statut que les autres cheminots. La SNCF s’est toujours défendu d’avoir pratique une « quelconque politique discriminatoire à l’encontre des travailleurs marocains. »
La justice a finalement conclu à un « préjudice moral. » Une victoire pour les chibanis, même si certains d’entre eux sont morts depuis le début des procès. Ces immigrés ne pouvaient pas accéder à des postes importants et furent pénalisés à leur arrivée à la retraite. La SNCF est condamnée à verser la somme décidée en première instance, mais également des dommages et intérêts.