La région autonome du Xinjiang, en Chine, est devenue un véritable laboratoire high-tech de surveillance. Le gouvernement chinois a mis en place des systèmes très pointus pour avoir toujours un œil sur ses Ouïgours, ses citoyens de confession musulmane : espionnage sur les téléphones portables, interdiction des barbes ou des voiles… Tout est fait pour restreindre les libertés des Ouïgours, sous couvert de lutte contre l’extrémisme.
Ce jeudi, de nouvelles règles vont entrer en vigueur, elles aussi censée permettre de renforcer la sécurité en Chine. Les pratiques religieuses non reconnues par l’Etat sont notamment visées par des textes publiés en septembre dernier et qui seront appliqués dès aujourd’hui. Les religions reconnues sont elles aussi dans la ligne de mire des Chinois.
Des croix détruites et un centre bouddhiste menacé
Dans les grandes largeurs, le Parti communiste chinois demande que les religions se « conforment mieux » aux « réalités chinoises » et à la « société socialiste. » Sont particulièrement visées des religions comme l’Islam, mais aussi le christianisme et le bouddhisme tibétain.
Désormais, les associations religieuses ne pourront plus accepter de dons provenant de l’étranger et devront obtenir des autorisations de la part des autorités pour toute organisation d’événement. En cas de manquement à ces règles, les associations s’exposent à de lourdes amendes. La Chine veut également durcir les règles d’ouverture d’écoles religieuses.
Le gouvernement chinois vise surtout les Ouïgours, mais étend sa répression au christianisme : il a fait décrocher des croix d’églises protestantes et détruit une église évangélique dans le nord du pays. Il a aussi pris le contrôle d’un des plus grands centres monastiques du bouddhisme tibétain du monde.