Selon une plainte anonyme, la mairie socialiste de Mantes-la-Ville avait, en 2014, classait ses administrés sur des listes en fonction de leur religion.
La mairie est aux mains du Front national. Mais les faits se seraient déroulés avant que le parti d’extrême droite ne remporte les élections municipales. C’est sous l’ère socialiste que la mairie de Mantes-la-Ville aurait réalisé des listes de ses administrés en fonction de leur religion lors de la campagne municipale de 2014. L’ancienne maire PS, Monique Brochot, dément en bloc ces accusations : « Je n’ai jamais entendu parler d’un tel fichier que je n’aurais jamais toléré ni cautionné. » Mais l’ancienne élue nuance… « Durant les campagnes électorales, il est fréquent de se procurer les listes électorales auprès de l’état civil pour ensuite démarcher des électeurs bien particuliers comme des commerçants », explique-t-elle, même si elle insiste sur le fait qu’« il est formellement interdit de les ficher par catégorie. »
Robert Ménard avait avoué pratiquer le fichage ethnique
Pourtant, une plainte — anonyme — a bien été déposée au parquet. La police enquête sur cette accusation de fichage ethnique interdite par la loi. Un délit qui peut coûter à ses auteurs cinq ans de prison et 300 000 euros d’amende. Robert Ménard, qui avait assuré que sa mairie disposait des « noms, classe par classe, des enfants (musulmans) » de la ville de Béziers, avait fait polémique l’année dernière. « Je sais que je n’ai pas le droit, mais on le fait », avait-il alors déclaré. Le maire de Béziers n’a pas tardé à réagir à cette affaire, puisque, selon lui, « la presse n’en fait pas les gros titres » parce qu’il s’agissait d’une mairie socialiste. A l’époque, l’enquête de la police avait été classée sans suite.