Ce fut, selon le CFCM, un « échange ouvert sur la conception de la laïcité et la position de l’Islam dans la société. » L’équipe dirigeante du Conseil français du culte musulman rencontrait, hier, François Fillon. Un CFCM longtemps décrié par le candidat de la droite à la présidentielle. Cette instance, disait-il à Atlantico, « n’a pas marché parce que la désignation de ses membres se fait sur un mode qui donne le contrôle de l’instance à des pays étrangers. » François Fillon avait même appelé à la création d’un « organisme avec des théologiens, des hommes et des femmes respectés qui puissent servir d’intermédiaire dans le travail en profondeur qui doit être conduit pour amener la majorité des musulmans à se rebeller contre l’intégrisme. » Lors de son passage à La Réunion, il avait dénoncé le « caractère politique » de ce conseil présidé par Anouar Kbibech. Tout laissait donc penser que, une fois à l’Elysée, François Fillon demanderait la dissolution du CFCM.
« Je veux un strict contrôle administratif du culte musulman »
Ce mardi, François Fillon a changé de ton et laissé penser qu’il compterait toujours sur le Conseil français du culte musulman s’il était élu président le mois prochain. Ainsi, le candidat à la présidentielle a « encouragé le CFCM à poursuivre ses efforts pour s’ouvrir à la société civile, en particulier aux femmes et aux jeunes, et pour gagner en représentativité et en légitimité, et dans ses actions d’harmonisation de l’organisation du culte et sa recherche d’unité, dans le respect des différents courants de l’Islam de France. » François Fillon a également tenu à rassurer sur « son attachement à une laïcité ouverte et respectueuse des croyances de chacun, y compris son refus de l’interdiction du voile à l’université, sa volonté de ne pas remettre en cause les grands équilibres de la loi de 1905, et son intransigeance à l’égard de toute initiative contraire aux lois et valeurs de la République. » En août dernier, Fillon avait déclaré vouloir « imposer aux musulmans de France les règles communes qu’ont acceptées, souvent après de longs combats, les chrétiens et les juifs. Ce n’est pas une option. C’est une condition non négociable. C’est la condition de leur acceptation au sein de la communauté nationale. » Il a également régulièrement martelé vouloir « un strict contrôle administratif du culte musulman. » Cette dernière phrase ne semble pas vraiment en phase avec la loi de 1905 que François Fillon est venue défendre, ce mardi, devant le CFCM.