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Le FLN appelle Bouteflika à rempiler pour un 5e mandat : la « présidence jusqu’à la mort »

Pour de nombreux Algériens qui ont très mal vécu un quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika jugé « hallucinant », un cinquième mandat serait le pire des cauchemars

Ce «cauchemar » a commencé à prendre forme avec l’appel lancé, le samedi 7 avril, par Djamel Ould Abbès, le secrétaire général du FLN, au président Bouteflika à se présenter pour un cinquième mandat présidentiel en 2019.

L’appel a suscité immédiatement des commentaires catastrophés sur les réseaux sociaux où l’on perçoit surtout de l’abattement voire de la résignation.

Au pouvoir depuis 1999, victime d’un AVC en 2013, le président Bouteflika avait été élu pour un quatrième mandat, le 17 avril 2014, après une campagne électorale unique au monde où il a été totalement absent.  Sa campagne avait été menée par des ministres et des dirigeants de partis pro-pouvoir avec l’appui décisif de l’administration.

Ce quatrième mandat qui entre dans sa cinquième et dernière année, a été vécu comme une humiliation par de nombreux algériens qui n’ont guère apprécié les scènes cruelles d’un président amoindri recevant des hôtes étrangers, histoire de montrer à l’opinion qu’il est toujours actif. 

Un pic avait été atteint le 10 avril 2016 à la suite de la publication d’un tweet par Manuel Valls, en visite à Alger, montrant un président algérien dans un très mauvais état. 

Depuis les images sont strictement contrôlées par la présidence. Ce qui n’a pas empêché d’autres couacs, comme l’annulation à la dernière minute, le 20 février 2017, d’une visite officielle de la chancelière allemande, Angela Merkel.

Des membres de l’opposition avaient relancé en vain les appelsà la mise en œuvre de l’état d’empêchement pour raison de santé à l’encontre du président qui a bouclé le 2 mars dernier ses 81 ans. 

Le cerveau de Bouteflika « fonctionne mieux que nous tous »

La capacité du président Bouteflika à assumer sa charge a été l’objet de polémiques récurrentes au cours du quatrième mandat, cela n’a pas empêché ses partisans de clamer qu’il dirige «effectivement » le pays.

A l’image de Amara Benyounes, ex-ministre et chef du parti MPA (Mouvement populaire algérien), qui a assuré, sans broncher, que le cerveau de Bouteflika « fonctionnait mieux que nous tous ».

La perspective d’un cinquième mandat était dans l’air, ce qui explique qu’aucune candidature ne s’est manifestée jusqu’à présent, tant la conviction est totale que la présence de Bouteflika dans la course est synonyme d’une élection fermée, réglée d’avance.

Le politologue Abed Charef a souligné dans un blog l’inanité de participer à une élection même avec un « candidat unique » de l’opposition face à Bouteflika.

« L’idée de présenter un candidat aux élections suppose qu’il y aura une élection en 2019. Or, dans les conditions actuelles, il est impossible d’organiser un scrutin crédible. Le système en place a une force d’inertie telle qu’il pourra écraser une telle tentative. Et le candidat Bouteflika pourra s’en sortir renforcé en faisant valoir son succès contre un rival crédible. »

Formellement, un appel du FLN, n’engage pas le président. Ainsi que l’a souligné, Djamel Ould Abbès, « c’est lui et lui seul qui détient le pouvoir de décision ». Mais pour l’ensemble des observateurs politiques, la cause est entendue. Djamel Ould Abbès n’aurait pas fait la déclaration sans l’aval de Bouteflika, qui est le président en titre du FLN,  ou de son frère Saïd.

Sur les réseaux sociaux, certains notent avec tristesse que l’Algérie n’est pas dans une « présidence à vie » mais dans une « présidence jusqu’à la mort ».

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