La France vend des armes aussi bien à l’Arabie saoudite qu’aux Emirats arabes unis. Des armes qui, assure la France, ne sont pas utilisées contre les populations civiles au Yémen. Mais dans la réalité, impossible d’exclure cette hypothèse. Pire, l’Hexagone formerait les membres de la Royal Saudi Air Force, selon des révélations de Mediapart. Et si, d’un côté, Paris a lancé une mission d’information visant au renforcement du contrôle parlementaire sur les exportations d’armement français, d’un autre côté, Bruno Le Maire aimerait vendre plus d’armes à l’Arabie saoudite et aux Emirats, devenus une véritable plaque tournante de l’armement bleu-blanc-rouge.
En effet, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire vient de demander aux Allemands d’assouplir leurs règles sur les exportations d’armes vers les pays hors Union. Une demande à peine voilée faite à Berlin de reprendre ses exportations vers Riyad et Dubaï. En octobre, l’Allemagne a décidé de suspendre ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite après l’affaire Khashoggi. Sauf que les Français et les Allemands ont des projets conjoints en matière d’armement. Et Paris verrait bien Berlin s’activer un peu plus.
Quelle est la logique qui consiste à demander à Berlin d’assouplir sa réglementation sur les armements tout en lançant chez soi une mission d’information visant au renforcement du contrôle parlementaire ? N’est-on pas dans le double jeu ? @JMaireofficiel @MTabarot
— Obsarm (@obsarm) 25 février 2019
« Il ne sert à rien de produire des armes par le biais d’une coopération accrue entre la France et l’Allemagne si nous ne sommes pas en mesure de les exporter », a résumé Bruno Le Maire interrogé par le journal allemand Welt am Sonntag. Le ministre veut que l’on soit « concurrentiel et efficace » et, pour ce faire, « que nous puissions exporter dans des pays hors de l’Europe. » Avec, en ligne de mire, Riyad et Dubaï, donc.